Pourquoi les Français boudent-ils la galette des rois cette année ?

"Elle est pour qui celle-là ?" La tradition de la galette des rois qui se déguste à l'occasion de l'Épiphanie, le 1er dimanche de chaque mois de janvier, veut que l'enfant le plus jeune de la famille se place sous la table et désigne une à une les personnes en attente de leur part de frangipane. Popularisée dans l'Hexagone et dans la plupart des pays occidentaux, cette tradition visant à fêter l'Épiphanie avec une galette des rois se perd-elle petit à petit en France ?

Les ventes des fameuses pâtisseries à l'amande en ce début du mois de janvier attestent cette hypothèse. L'année 2015 - durant laquelle 97 % des Français affirmaient célébrer l'Épiphanie autour d'une galette des rois (sondage OpinionWay) - semble déjà être un lointain souvenir. En effet, un recul des ventes dans les grandes surfaces de 10,6 % a été constaté par le cabinet de conseil spécialisé dans la consommation Circana, du 1er au 7 janvier, par rapport à la première semaine de l'année précédente. L'inflation permet tout de même de plafonner la baisse du chiffre d'affaires à 6,4 %.

Selon Kantar, l'Épiphanie 2023 avait, quant à elle, enregistré une certaine stagnation des ventes des galettes des rois (-0,5 %). Et le chiffre d'affaires du secteur avait, à l'époque, grimpé de 8,4 %.

La hausse des prix à l'origine de cette baisse de consommation ?

Qu'est-ce qui explique une telle chute des ventes des galettes cette année dans les grandes enseignes ? La hausse des coûts des matières premières, dont le sucre (+40 %) et le beurre (+50 %) sont loin d'être épargnés, a-t-elle largement été répercutée sur les prix des frangipanes vendues en grandes surfaces ? Étonnamment... non ! En grande distribution, les prix sont davantage contenus qu'en 2023. Par exemple, tandis que Picard commercialise ses pâtisseries à moins de 7 euros, d'autres distributeurs proposent des galettes des rois dont les prix ne dépassent pas les 4 euros.

Le secteur ne subit pas plus fortement la baisse de consommation constatée en ce début d'année que les autres. Effectivement, sur l'ensemble des produits commercialisés en grande distribution, le nombre de ventes globales a chuté de 11 % et le chiffre d'affaires de 6 % par rapport à la première semaine de 2023.

Un autre phénomène serait donc davantage responsable de la moins bonne santé économique de la galette des rois en grande distribution pour ce début d'année : les vacances scolaires. "C'était un peu calme la première semaine car il y avait les vacances scolaires durant la période. Mais cette deuxième semaine marche bien", affirme Dominique Anract, président de la Confédération nationale de la boulangerie et boulangerie-pâtisserie française.