banque, fgdr
Pexels

Malgré les turbulences internationales, la confiance des Français dans leur système bancaire reste solide, soutenue par des mécanismes de garantie robustes. Le FGDR continue de travailler pour améliorer la connaissance et la compréhension de ces dispositifs parmi les déposants et les professionnels du secteur bancaire.

Malgré plusieurs faillites de banques à l'étranger l'an dernier, les Français gardent confiance dans les établissements de crédit. Ainsi, en 2024, comme en 2023, 72 % des sondés déclarent avoir confiance dans le système bancaire, selon le 9e baromètre annuel réalisé par Harris Interactive pour le Fonds de garantie des dépôts et de résolution (FGDR). Par rapport à sa première édition, en 2016, ce pourcentage s'inscrit en forte hausse, de 23 points.

Globalement, tous les indices de confiance progressent année après année. En 2024, celle des Français dans leurs propres établissements atteint même un niveau record. Désormais, 75 % estiment que l'argent qu'ils confient à une banque est en sécurité, contre 74 % en 2023, et seulement 59 % en 2016. " Promouvoir la confiance des déposants envers le système bancaire fait partie de notre principale mission. C'est donc une excellente nouvelle que la confiance se stabilise à un niveau très élevé ", explique, aux Echos, Michel Cadelano, membre du directoire du FGDR.

Crainte du " bank run "

En présence d'une faillite bancaire, le FGDR gère la mise en œuvre de la garantie des dépôts. Cette dernière permet d'indemniser sous sept jours, à hauteur de 100.000 euros par banque et par client, les avoirs sur les comptes et livrets. À cette couverture s'ajoutent la garantie des titres de 70.000 euros et la garantie de l'État sur les livrets réglementés de 100.000 euros, sachant que, pour l'assurance-vie, la garantie est mise en œuvre par un opérateur différent, le Fonds de garantie des assurances de personnes.

" Pour un établissement bancaire, quand les clients perdent confiance, le risque de 'bank run' [ruée vers la banque pour faire des retraits massifs, NDLR] augmente et est dangereux. La liquidité représente l'oxygène pour une banque, si vous la lui retirez, elle risquerait d'être incapable de faire face à ses engagements et pourrait tomber en faillite, explique Michel Cadelano. C'est à ce moment que le FGDR pourrait être déclenché ", souligne-t-il.

À cet égard, le défaut de SVB est un cas d'école récent. Au cœur de la crise qui l'a secouée en mars 2023, cette banque américaine spécialisée dans le financement des start-up de la tech n'a pas pu faire face aux dizaines de milliards de dollars d'ordres de retraits passés quotidiennement. À l'origine de ce mouvement se trouve initialement le besoin véritable de liquidités pour des start-up n'arrivant plus à lever des fonds. Ensuite, il a été amplifié par d'autres clients se mettant à douter de la capacité de SVB à répondre aux demandes de retraits.

Si cet épisode n'a pas écorné la confiance des Français, il a toutefois eu une répercussion à court terme sur leur connaissance du mécanisme de garantie. En 2023, le nombre de sondés déclarant connaître la garantie des dépôts avait progressé de 4 points, atteignant un niveau record de 56 %. Idem, l'an dernier, le nombre de personnes connaissant le FGDR avait atteint un plus haut, de 57 %. En 2024, ces deux indicateurs sont en net repli. Ils ressortent à 51 % pour la connaissance de la garantie des dépôts (-5 points) et à 54 % pour celle du FGDR (-3 points).

Connaissance lacunaire du mécanisme de garantie

En revanche, la connaissance précise du mécanisme de garantie reste lacunaire. Seuls 23 % des Français identifient le plafond d'indemnisation de 100.000 euros (-6 points par rapport à 2023), et moins d'un sondé sur dix connaît le délai légal d'indemnisation de sept jours. Pour accroître la notoriété du dispositif, le FGDR travaille sur un nouveau kit à destination des conseillers bancaires, les banques étant un relais important d'information identifié par le Fonds de garantie.

" Les conseillers clientèle connaissent la garantie mais ils n'en parlent pas spontanément, regrette le membre du directoire du FGDR. Nous sommes en train de lancer une plateforme e-learning. Deux parcours - 'Les garanties du FGDR' et 'Banque et espace sécurisé d'indemnisation' - seront accompagnés de quizz. Nous souhaitons ainsi fournir aux professionnels du secteur bancaire et financier une information à la fois plus dédiée et plus claire. Ce projet est bien avancé. On le présente actuellement aux banques pour un aboutissement cette année ", confie-t-il.