Pulls moches, Secret Santa, White Elephant, faux gras... Ces nouvelles traditions de Noël sont devenues un business

Le sapin, les guirlandes et les oranges ne sont plus les seuls fondamentaux de Noël. Depuis, d'autres tendances ont émergé en France. Pulls "moches", Secret Santa ou White Elephant, NFTs, "faux gras"... Retour sur les nouveaux business de Noël.

Comme à l'accoutumée, les Français s'inspirent de ce qu'il se passe outre-Atlantique pour adapter leurs comportements aux différents meurs anglo-saxons. C'est ainsi que, par exemple, la tradition du Secret Santa s'est peu à peu généralisée dans l'Hexagone. Consistant initialement à offrir un cadeau à un collègue tiré au sort, celle-ci s'est, dans un premier temps, implantée dans les entreprises françaises, avant d'envahir les cercles d'amis et les collèges et lycées.

Une autre version n'a pas encore franchi l'Atlantique, le White Elephant. L'idée et de fixer un montant de cadeau et de trouver le pire possible, qu'il soit ridicule, chouette, loufoque, vintage, d'occasion. Aux Etats-Unis, il porte différent nom, Yankee Swap en Nouvelle-Angleterre, Dirty Santa, dans le Sud. "Cette année, à Washington DC, la mode est aux goodies moches à l'effigie de Donald Trump, à offrir à des gens de sensibilité démocrates", explique Arthur, en stage dans la capitale Américaine.

"Le Secret Santa nous permet de passer un moment sympa et de s'offrir des choses personnalisées. Il faut essayer de se renseigner sur les goûts de la personne en allant enquêter auprès de ses collègues. Certains salariés, qui ne font que se croiser chaque jour, apprennent à mieux se connaître, ça crée du lien au sein de la boîte", explique l'organisatrice d'évènements, Charlotte Duvet, au Parisien.

Selon une étude de l'institut de sondages Opinion Way publiée en novembre dernier, un Français sur deux participe à ce type d'évènements chaque année. Et 53 % d'entre eux sont prêts à dépenser 20 euros par cadeau surprise, pour un budget moyen de 15 euros. Coffrets gourmands (36 %), cadeaux liés à la culture comme des livres ou des jeux (34 %), objets de décoration (30 %), vêtements à la mode (24 %) ou encore produits de beauté (17 %)... Toute sorte de présents sont achetés à cette occasion.

La Journée internationale du "pull moche"

De même, 8 % des participants de Secret Santa ont déjà offert à leurs collègues ou à leurs amis un pull de Noël. Justement, une autre tendance inspirée des coutumes anglo-saxonnes ayant récemment vu le jour en France est l'organisation des concours du pull le plus moche de Noël. Ehpad, entreprises, familles... Ces concours sont à la mode dans l'Hexagone, au plus grand plaisir des marques et enseignes de vêtements. Depuis 2011, une Journée internationale du pull moche est même fêtée tous les troisièmes vendredis du mois de décembre.

Cependant, comme l'explique Libby Nelson, journaliste de Vox, cette tendance n'est évidemment pas à prendre au premier degré : "Dans les grandes villes, les gens portent des pulls de Noël uniquement pour s'en moquer. On s'autorise la lubie d'un pull de Noël rigolo, tout en insistant sur le fait que, bien sûr, nous ne sommes pas le genre de personne qui pourrait acheter et apprécier un tel objet au premier degré", précise-t-elle.

Mélania Trump et ses NFTs de Noël

Parallèlement, les nouvelles technologies font également leur place au pied du sapin, à l'image des NFTs (jetons non fongibles) qui deviennent, peu à peu, une idée de cadeau de nombreux Français pour Noël. L'entreprise italienne de prêt-à-porter Prada a, par exemple, décidé de surfer sur cette tendance en offrant un NFT pour tout pull de Noël acheté.

L'ancienne Première dame des États-Unis Mélania Trump lui a emboité le pas, en commercialisant, à la fin de l'année 2022, ses propres NFT de Noël (vendus à 35 dollars l'unité) : "Les amateurs de design, de mode, d'art et de souvenirs peuvent trouver une grande variété de pièces à collectionner sur mes deux marchés Web3, MelaniaTrump.com et USAmemorabilia.com. Actuellement, une collection en édition limitée de décorations de Noël physiques et d'art numérique associé est disponible sur les deux plateformes blockchain", déclarait alors la femme de Donald Trump dans un tweet.

Le "faux gras" comme alternative végétarienne

Enfin, alors que les nouvelles générations portent de plus en plus d'intérêt au bien-être animal, le foie gras - élément phare d'une table de réveillon - a trouvé sur sa route un concurrent de taille : le "faux-gras". L'association belge Gaïa a ainsi imaginé une recette dépourvue de viande animal mais dont le goût reste similaire à celui du foie gras.

Composé de levure alimentaire, d'huile de coco, d'amidon de pomme de terre, de pulpe de tomates, d'huile de tournesol, de Champagne, de truffe, et d'épices (coriandre, cannelle, clou de girofle), le faux gras de Gaïa a été conçu pour permettre aux végétariens de retrouver le goût du fois gras à l'occasion des fêtes de fin d'année sans qu'ils s'écartent de leur régime alimentaire.

"L'objectif du Faux Gras est de convaincre les consommateurs traditionnels de foie gras de choisir une alternative sans souffrance animale", affirme Ann De Greef, directrice de Gaïa. De même, la startup française Gourmey a levé, en octobre 2022, 48 millions d'euros pour industrialiser son foie gras de synthèse produit à partir de cellules animales. Tout cela ne marque que le début d'un nouveau marché.

Toutefois, le véritable foie gras a encore de beaux jours devant lui. Selon une étude CSA menée à la fin de l'année 2021, les Français seraient encore 91 % à en consommer. Plus édifiant : 77 % d'entre eux affirment ne pas vouloir le remplacer par une alternative végétarienne.