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Un rapport met en lumière les disparités de rendements des contrats d'assurance vie selon les types d'organismes qui les proposent et explique leurs stratégies pour maintenir la compétitivité de leurs produits.

L'Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR) a publié le 23 juillet une étude sur la revalorisation des contrats d'assurance-vie pour 2023. Le rapport met en lumière les disparités de rendements entre les types d'organismes et explique leurs stratégies pour maintenir la compétitivité de leurs produits.

L'Assurance-Vie, un Produit d'Épargne Préféré des Français
L'assurance-vie individuelle, principalement utilisée pour préparer la retraite ou la succession, reste l'un des produits d'épargne préférés des Français. En 2023, l'encours totalise 1.148 milliards d'euros, en légère baisse de 1,5 % par rapport à 2022, mais maintient l'assurance-vie en tête des produits d'épargne devant les livrets réglementés.

Taux de Revalorisation en Hausse
L'étude de l'ACPR couvre la performance des fonds en euros de 122 organismes et 33.506 versions de contrats. Parmi ces organismes, 64 relèvent du code des assurances, dont 15 sont des filiales de groupes bancaires (ou bancassureurs), 24 mutuelles relevant du code de la mutualité, 17 organismes de retraite professionnelle supplémentaire (ORPS), et 18 organismes relevant du code de la sécurité sociale.

En 2023, le taux de revalorisation moyen a connu une augmentation significative de 69 points de base, passant de 1,91 % en 2022 à 2,60 % en 2023. Cette hausse s'inscrit dans la continuité de la tendance observée en 2022 (+ 63 points de base) dans un contexte de hausse des taux d'intérêt et de l'inflation. En effet, le taux des OAT à 10 ans a atteint 3,00 % en moyenne annuelle en 2023 contre 1,70 % en 2022, tandis que la rémunération du Livret A a augmenté pour atteindre 2 % en moyenne en 2023 contre 1,40 % en 2022. L'inflation restant élevée en 2023 (+ 4,90 % après + 5,20 % en 2022), le taux de revalorisation moyen des contrats d'assurance-vie individuels net d'inflation reste négatif.

Des Disparités Importantes entre Typologies d'Organismes
Les écarts de taux de revalorisation entre les contrats peuvent être relativement significatifs. En effet, 50 % des encours ont un taux de revalorisation compris entre 2,20 % et 3,00 % (contre 1,50 % et 2,20 % en 2022). Les bancassureurs, qui représentent 60 % des encours, ont fortement influencé le taux moyen du marché avec une revalorisation moyenne de 2,66 %. Les mutuelles, malgré leur part plus modeste, affichent le taux de revalorisation le plus élevé à 3,19 %, enregistrant une hausse notable de 82 points de base par rapport à l'année précédente. En revanche, les organismes relevant du code de la sécurité sociale et ceux de la mutualité ont montré des performances plus modérées.

Recours à l'Utilisation de la Provision pour Participation aux Bénéfices (PPB)
La montée des taux d'intérêt et l'inflation persistante ont affecté les rendements des actifs des assureurs. Les obligations, représentant 60 % des placements des assureurs, ont vu leur taux moyen de rendement (TRA) augmenter à 2,20 % en 2023 après plusieurs années de baisse. Cependant, la partie récurrente du rendement a continué de diminuer en raison du remplacement d'obligations à haut rendement par des obligations moins rémunératrices. En revanche, les plus-values réalisées sont en hausse de + 0,4 point.
Dans ce contexte, les assureurs ont principalement utilisé la provision pour participation aux bénéfices (PPB) pour augmenter les taux de revalorisation. En 2023, cette provision a diminué, atteignant 4,90 % des provisions d'assurance-vie pour les contrats individuels. Cette diminution marque un tournant après plusieurs années d'accumulation de la PPB, permettant de lisser les rendements sur plusieurs années.

Les Perspectives
La stabilisation des taux d'intérêt à moyen terme pourrait offrir aux assureurs l'opportunité de réinvestir dans des actifs plus rémunérateurs, particulièrement à l'échéance des obligations acquises en période de taux bas. Actuellement, près de 70 % des placements obligataires arrivant à échéance dans les quatre prochaines années ont un taux de coupon inférieur à 3,00 %.