défaillance d'entreprises
Pexels

La fin de la phase de rattrapage post-Covid et une conjoncture économique difficile continuent d'impacter les entreprises françaises, mais des signes d'amélioration apparaissent dans certains secteurs.

Le groupe Altares, spécialiste de la donnée d'entreprises, a publié les chiffres des défaillances d'entreprises en France pour le deuxième trimestre 2024. Le nombre total de défaillances s'élève à 16 371, soit une augmentation de 23,4 % par rapport à la même période l'an dernier. Ce chiffre est bien supérieur à la moyenne observée au cours des décennies 2000 et 2010, qui était de 13 700 défaillances par trimestre.

Cette hausse des défaillances est due à la fois à la fin de la phase de rattrapage post-Covid et à une conjoncture économique difficile. Cependant, il convient de noter que la hausse des sinistres décélère, passant de +35 % il y a un an à +23 % ce trimestre. Cette décélération est particulièrement marquée dans plusieurs activités du B2C.

Les microentreprises de moins de 3 salariés représentent les trois quarts des défaillances, mais la tendance la plus forte est observée chez les PME de 50 à 99 salariés, dont les défaillances augmentent deux fois plus vite que la moyenne. En dehors des trois plus gros employeurs, le nombre d'emplois menacés s'élève à 52 700, soit seulement 1400 de plus (+2,7 %) qu'un an plus tôt.

Certains secteurs sont particulièrement touchés, comme le bâtiment, qui reste en très grande difficulté. Cependant, des signes d'amélioration apparaissent dans d'autres secteurs, comme le commerce de détail d'habillement et la boulangerie, qui repassent au vert, et la restauration, qui se stabilise.

Thierry Millon, directeur des études Altares, a déclaré : " Le premier trimestre signait l'amorce d'un ralentissement de la hausse des défauts, le deuxième la confirme. Une partie seulement des entreprises, alors épargnée grâce aux aides, est aujourd'hui rattrapée par le train des faillites. Ce 2e trimestre 2024 en est encore l'illustration avec "seulement" 2 600 procédures de plus que la moyenne long terme. Cette situation confirme le scénario d'un plateau avec une conjoncture qui peine à retrouver un second souffle mais qui va redescendre progressivement. Une stabilisation se dessine sur les trois derniers mois avec 5 500 procédures mensuelles. Les activités liées à la consommation, qui avaient connu des pics de défaillances parfois historiques comme dans la coiffure, inversent enfin la tendance. Néanmoins, la crise de l'immobilier pèse sur de nombreux acteurs, en particulier dans la construction. Le gros-œuvre et le second-œuvre concentrent ainsi à eux-seuls une procédure sur cinq. "

En conclusion, bien que le deuxième trimestre 2024 ait été l'un des plus difficiles pour l'économie française, des signaux positifs apparaissent dans certains secteurs, laissant entrevoir la possibilité d'un ralentissement plus franc des défaillances dans les mois à venir. Cependant, la faiblesse de la conjoncture continue de peser sur les entreprises fragilisées par une dette Covid non entièrement réglée, en particulier les PME de taille moyenne. L'hypothèse des 64 000 défauts pour 2024 reste envisageable à ce stade.