le syndrome starbucks
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C'est bien connu, en période de forte inflation, les ménages resserrent les cordons de la bourse. L'heure est à la gestion du budget au cordeau et à la découverte des enseignes discount comme Lidl, Aldi ou Action qui proposent des prix bas. Évidemment, face à la hausse des prix, les Français se rendent un peu moins souvent dans les bars et les restaurants, comme le constate la dernière étude mensuelle sur la consommation hors domicile établie par CGA et le panéliste NielsenIQ.

Plus d'un tiers (36 %) des personnes interrogées déclarent ainsi avoir fréquenté les bars et les restaurants moins souvent que d'habitude au mois de septembre, un chiffre en hausse de 8 points par rapport au mois d'août.

Pourtant, il suffit de passer devant l'un des 37 200 Starbucks dans le monde pour découvrir un monde parallèle.

Un endroit où les clients font d'abord la queue pour commander leur Pumpkin Spice Latte, un café au lait combiné à un mélange de potiron et d'épices, ou encore un Iced Brown Sugar Oat Shaken Espresso.

Un univers où personne n'est choqué de dépenser entre 5 et 10 euros pour son petit noir du matin (6,15 euros pour notre café au jus de courges en version moyenne), trop concentré sur les cris du barista qui s'époumone à appeler les prénoms des clients, après plus de 5 minutes de préparation, ou sur les gourmandises proposées en "série limitée", comme l'incontournable muffin au fromage à la crème et à la citrouille, le pain à la citrouille ainsi que le biscuit renard fantaisiste, décrit comme un riche biscuit au sucre et au beurre garni de glaçage au chocolat blanc, orné d'un visage de renard rusé. 320 Calories, 18 g de sucre, 18 g de gras.

Des recettes gagnantes qui font également le bonheur des actionnaires de la société, dont le cours a bondi de près de 10 % à la suite de ses derniers résultats trimestriels.

Excusez du peu, le groupe vient de battre le consensus de profit sur le trimestre clos en affichant des revenus historiques.

Les revenus se sont appréciés ainsi de 11 % en glissement annuel à près de 9,4 milliards de dollars, contre 9,3 milliards de consensus.

Le bénéfice ajusté par action a été de 1,06 $, contre 97 cents pour l'estimation moyenne des analystes. La croissance à comparable a été de 8 % dans le monde. Le trafic a progressé de 3 % en glissement annuel. En Amérique du Nord, l'expansion à comparable a été de 8 %.

Carton plein pour Starbucks, donc, qui bénéficie plus que jamais de son pricing power, sa capacité à maintenir des prix élevés en comblant ses clients. Laxman Narasimhan, le patron de Starbucks, se réjouit d'ailleurs d'une "premiumisation" des achats.

Comme les vendeurs de snacks ou de sodas, le restaurateur semble bénéficier des reports de consommation, les économies sur les courses de tous les jours et les gros achats durables ne faisant pas obstacle aux petits plaisirs gustatifs. Un syndrome Starbucks en quelque sorte.