La série "Avatar" crée la polémique sur les réseaux sociaux
Netflix

En août 2020, bon nombre de conservateurs dénonçaient le choix éditorial des éditions du Masque qui avaient décidé de changer le titre du célèbre roman d'Agatha Christie "Les dix petits nègres" par "Ils étaient dix". Le mot "nègre" - qui présente un caractère ouvertement raciste - a ainsi été totalement retiré de la nouvelle édition du livre (il était mentionné à 74 reprises).

"Nous ne devons plus utiliser des termes qui risquent de blesser", se justifiait alors James Prichard, l'arrière petit-fils de la romancière, au micro de RTL. Si la cancel culture permet à de nombreux individus de ne plus être offensés - comme le montre cet exemple - elle peut aussi avoir un effet contre-productif. Et l'entreprise américaine Netflix en fait actuellement les frais.

En effet, alors que la première saison de la série Avatar, le dernier maître de l'air - une adaptation du dessin animé du même nom - sort le 22 février prochain sur la plateforme de streaming, une vague de critiques s'est abattue sur les réseaux sociaux. Qu'est-ce qui justifie une telle colère ? La décision de Netflix de changer la personnalité d'un personnage du dessin animé original. La plateforme a effectivement décidé de supprimer le caractère sexiste et misogyne du guerrier de la tribu de l'eau du pôle Sud, Sokka.

Comme le note Variety, ce dernier pouvait par exemple tenir des propos tels que : "Les filles sont meilleures pour réparer les pantalons que les gars, et les gars sont meilleurs pour chasser et pour se battre". Mais cette décision dénature, selon les internautes, l'oeuvre de Michael Dante DiMartino et Bryan Konietzko.

Une décision qui va à l'encontre des réelles ambitions des créateurs de la fiction ?

Pire encore, cette modification pourrait même produire l'effet inverse escompté. Selon les fans du dessin animé, ôter le caractère misogyne du personnage revient à anéantir la réelle ambition des créateurs originaux de dénoncer le machisme de certains hommes : "Au fil de ses expériences et de rencontres avec des personnages féminins aussi puissants qu'attachants (Katara, Toph, Suki, Ty Lee, etc.), Sokka devient un tout autre homme, plus charismatique, bienveillant, et donc plus intéressant. Les fans rappellent qu''Avatar, le dernier maître de l'air' est une série pour enfants, et que montrer une évolution positive comme celle-ci est important pour la jeunesse (et même pour les adultes d'ailleurs)", affirme le média Konbini.

"Vous avez donc décidé de développer les personnages en supprimant leur évolution ?", s'étonne par exemple un internaute sur le réseau social X (ex-Twitter). "En faisant cela, ils détruisent essentiellement le message explicitement antisexiste d'Avatar. La misogynie de Sokka a non seulement conduit au début à une croissance extraordinaire du personnage, mais a également rendu chaque combattante ultérieure encore plus impressionnante en combattant dans un monde où le sexisme est si répandu", scande une autre utilisatrice de la plateforme sociale.