DVD, Blu-Ray, VOD/SVOD... Comment se porte le marché de la vidéo en France ?
La fin de la vidéo physique est-elle proche ? Près de 30 ans après l'apparition du DVD et 20 ans après celle du Blu-Ray, il se pourrait bien que le service de vidéo à la demande - aussi appelée VOD/SVOD - ait eu raison du disque vidéo numérique. En effet, depuis une dizaine d'années, le secteur de la vidéo physique glisse peu à peu vers l'abîme.
Et ce, au plus grand dam de certaines grandes figures du septième art : "Les DVD représentaient une part non négligeable de notre business, de nos revenus. Aujourd'hui, les technologies ont rendu ce support obsolète. Avant, nous savions que le DVD allait sortir dans les six mois après la sortie du film et que nous allions continuer à faire de l'argent avec ce support. C'était comme une deuxième sortie au cinéma. Maintenant que les DVD ont en quelque sorte disparu, on ne peut plus vraiment faire les mêmes films", affirmait Matt Damon (Will Hunting, Seul sur Mars, Invictus...) à la fin de l'année 2022.
Une chute du chiffre d'affaires de 16 % par rapport à 2022
Comme lui, d'autres acteurs du secteur regrettent la fin annoncée du DVD : "Plus le temps passe et plus le constat est sans appel : les attentes du public se sont modifiées. Portés par l'évolution technologique rapide de ces dernières années, les plateformes de streaming et les services de VOD ont pris une place de plus en plus importante auprès du public, les usages et modes de consommation des clients se sont transformés", indiquait, en mai 2023, le dirigeant d'un des derniers vidéoclubs du pays, au moment où les portes de son entreprise fermaient. Alors qu'au début du siècle, la France recensait 5 000 vidéoclubs sur son territoire, ils se comptent aujourd'hui... sur les dix doigts de la main !
Dans ce contexte, que représente réellement l'industrie du DVD/Blu-Ray dans l'Hexagone ? En octobre 2023, selon le SEVN (Syndicat de l'édition vidéo numérique), le marché de la vidéo physique tous formats confondus (DVD, Blu‑Ray, 4K Ultra HD Blu‑Ray) accusait, en volume, une baisse de 15 % (9,8 millions d'unités vendues contre 11,5 millions en 2022). En valeur, cette tendance est encore plus marquée avec une chute du chiffre d'affaires de 16 % (148 millions d'euros en 2023 contre 176 millions en 2022).
Un seul format parvient à conserver le même niveau d'une année sur l'autre : les disques 4K Ultra HD. En effet, leurs ventes ont augmenté de 1 % avec plus de 700 000 unités écoulées. Toutefois, les prix ayant dégringolé, l'évolution en valeur est négative avec une baisse du chiffre d'affaires de 6 % (19 millions d'euros). Le Blu-Ray (-15 %) et le DVD (-18 %) ont connu une nouvelle année noire en 2023.
Et quid du marché de la vidéo à la demande ?
La SVOD, qui donne accès illimité à un catalogue de vidéos, comme ce que proposent les plateformes Neflix, Prime Video ou Disney+, rafle 83 % du marché global de la vidéo en France. Pour le premier semestre de l'année 2023 (les chiffres du second n'étant pas encore connus), le secteur a généré un chiffre d'affaires de près d'un milliard d'euros (991,4 millions d'euros). Ce montant a connu une hausse de 25 % en seulement... deux années ! De 2018 à 2022, le CA annuel de la SVOD est passé de 534 millions à 1,834 milliard d'euros.
Durant le première moitié de l'année 2023, la VOD à l'achat, quant à elle, a enregistré un chiffre d'affaires de 41,3 millions d'euros, contre 38,9 millions par rapport au S1 de 2022 et 38,8 millions au S1 de 2021. La VOD à la location, enfin, a quelque peu marqué le pas au début de l'année 2023, générant 5 millions d'euros de moins par rapport au premier semestre de l'année précédente (69,5 millions d'euros contre 74 millions d'euros en 2022). Quoi qu'il en soit, le digital continue à grande vitesse son développement pour le secteur hexagonal de la vidéo !
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