Vivendi peut-il s'oposer à la vente de Telecom Italia à KKR ?
Telecom Italia a approuvé dimanche une offre du fonds d'investissement américain KKR pour son réseau fixe, provoquant la colère de son principal actionnaire qui s'est engagé à contester cette décision "illégale".
L'opérateur de télécommunications italien cherche à vendre son réseau fixe pour réduire une énorme dette qui s'élève à plus de 26 milliards d'euros (28 milliards de dollars).
TIM a indiqué que son conseil d'administration avait approuvé l'opération, dont la valeur pourrait atteindre 22 milliards d'euros et qui permettrait de réduire la dette d'"environ 14 milliards d'euros".
Son principal actionnaire, le géant français des médias Vivendi, s'est opposé à la vente du réseau et l'a évalué à 31 milliards d'euros, estimant que les offres précédentes de KKR étaient bien trop basses.
Vivendi a déclaré qu'il "utiliserait tous les moyens légaux à sa disposition" pour contester la décision "illégale" de TIM.
Il avait précédemment menacé d'engager une action en justice si l'offre de KKR était approuvée sans être soumise à une assemblée générale extraordinaire des actionnaires, au sein de laquelle Vivendi aurait un poids considérable.
"Les droits des actionnaires de Telecom Italia sont bafoués", a ajouté Vivendi.
Le directeur général de TIM, Pietro Labriola, a salué la "décision historique" du conseil d'administration et s'est dit ouvert au dialogue, notamment avec les "plus gros actionnaires".
Le gouvernement italien est déjà le deuxième actionnaire de TIM, privatisée en 1997.
Le gouvernement du Premier ministre Giorgia Meloni a l'intention de prendre une participation pouvant atteindre 20 pour cent dans le réseau de téléphonie fixe, le considérant comme une infrastructure stratégique.
Après des mois de suspense, le conseil d'administration de TIM a approuvé en juin le début de négociations exclusives avec KKR.
Le conseil d'administration a rejeté une offre inférieure de la Caisse des dépôts italienne et du fonds australien Macquarie Asset Management, d'une valeur d'environ 19,3 milliards d'euros.
Si l'accord est conclu, TIM deviendra le premier grand opérateur en Europe à vendre son réseau fixe sur son marché intérieur pour réduire sa dette.
Le niveau de la dette entrave les efforts de TIM pour investir dans le déploiement de réseaux de fibre optique, là où l'Italie est à la traîne par rapport aux autres économies avancées.
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