Uber, Heetch, Freenow… Les plateformes VTC revoient à la hausse la rémunération de leurs chauffeurs pour 2024
Victoire pour les chauffeurs VTC ! Dès le 1er février 2024, leur rémunération sera revalorisée, grâce à l'accord trouvé le 19 décembre dernier entre les organisations patronales et représentatives des chauffeurs indépendants. Pour la deuxième fois en 2023, des avancées ont été actées pour les conditions de ces travailleurs.
Tout d'abord, l'Autorité des relations sociales des plateformes d'emploi avait, dans un premier temps, garanti un montant minimal par course de 7,65 euros pour les chauffeurs VTC. Depuis, les négociations qui ont eu lieu le 19 décembre dernier ont permis de faire passer ce montant à 9 euros. "En un an, on a obtenu une augmentation de 50 %, c'était 6 euros avant ! C'est une révolution dans le monde du transport, on ne peut pas tout changer en un seul jour, mais c'est un grand pas", a affirmé au Monde Karim Daoud, président de l'Association des VTC de France (AVF) qui espère "parvenir à 10 euros net, à un moment donné".
Moins bonne nouvelle pour les consommateurs : En prenant en compte les commissions réservées aux plateformes, qui avoisinent les 25 %, il faudra au minimum débourser 11,50 euros par course réservée.
Et ce, même si la distance effectuée corresponds à seulement quelques centaines de mètres. "C'est une stratégie commerciale, car peu de chauffeurs acceptent ces petites courses. En effet, l'augmentation va concerner principalement un acteur", estime Julien Mouyeket, directeur général France de Bolt, qui fait ici référence au leader du marché : Uber.
Et pourtant, selon une étude menée en 2022 auprès des 47 000 chauffeurs VTC actifs dans l'Hexagone par l'Observatoire national des transports publics, 25 % des courses rapportaient moins de 10 euros à ces derniers. Pire encore : Près d'une course sur dix (8 %) était rémunérée à moins de 7,65 euros. C'est donc bel et bien une petite révolution pour le secteur en France !
Des accords qui ne font pourtant pas l'unanimité
Parallèlement, les chauffeurs auront, dès le mois de mai 2024, la garantie d'un revenu horaire minimal de 30 euros. De même, ils ne pourront plus percevoir moins d'un euro par kilomètre. Et-ce suffisant ? Pas vraiment, aux yeux de Fabian Tosolini, délégué national d'Union-Indépendants (CFDT) : "30 euros de l'heure, cela fait 2 460 euros de chiffre d'affaires mensuel environ. Je ne connais pas un chauffeur en dessous de ça, donc ça ne coûtera rien aux platesformes. Idem, la garantie au kilomètre ne concerne qu'un nombre très limité de courses", regrette-t-il. En effet, l'Observatoire national des transports publics a montré qu'en 2022, seul une chauffeur VTC sur dix réalisait un chiffre d'affaires par heure moins élevé que 30 euros.
Selon le représentant de la CFTD, les accords trouvés ne représentent pas de réelles avancées pour le secteur : "C'était un grand moment de théâtre, et une vraie défaite pour les VTC, qui officialise la mainmise des plateformes sur le prix des courses", déplore-t-il.
Une clause de revoyure a toutefois été fixée pour la fin de l'année 2024. Peut-être enfin l'occasion de suivre les recommandations de l'Association des chauffeurs VTC de France en remontant le seuil minimum d'une course à 10 euros ?
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