Les prévisions des dirigeants de PME pour 2024
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À quels enjeux les TPE et PME seront-elles confrontées en 2024 ? Quelles sont leurs prévisions pour l'année à venir ? Dans une étude publiée ce jeudi 7 décembre, la Confédération des PME (CPME) explique comment les dirigeants d'entreprises de moins de 249 employés s'apprêtent à vivre l'année 2024.

Bonne nouvelle pour les salariés : La majorité des patrons de PME (55 %) envisagent de revaloriser les salaires dans leur entreprise au 1er janvier 2024. C'est largement plus que ce qu'avait prédit le cabinet de recrutement Robert Half dans son Guide des Salaires 2024 pour l'ensemble des sociétés. En effet, selon ce dernier, seulement une entreprise sur cinq prévoient d'augmenter les salaires en fonction de l'inflation en 2024. De plus, selon l'étude de la CPME, 58 % des chefs d'entreprise souhaitent verser une prime à leurs salariés. Cela peut passer par des primes de partage de la valeur ou par des primes individuelles.

La plupart des dirigeants de PME augmenteront les salaires
CPME

Toutefois, la Confédération des PME note, dans son rapport, que pour 39 % des dirigeants qui envisagent d'augmenter les rémunérations de leurs employés, la remise en cause des allègements de charges - prévue par le gouvernement avec un plafonnement entre 2,5 et 3,5 SMIC - les en dissuaderait. Un chiffre certainement en dessous des espérances de la CPME, qui lutte pour la suppression de ce plafonnement.

Parallèlement, une autre revendication de la confédération est, cette fois de manière unanime ou presque, partagée par les patrons des PME : "La quasi-totalité des dirigeants/employeurs (93%) considèrent anormal que des salariés en arrêt maladie bénéficient de jours de congés payés au titre des périodes non travaillées. Sur ce point, le gouvernement ne pourra donc pas mettre la poussière sous le tapis. Se contenter de ne pas surtransposer la directive européenne ne suffira pas", prévient la CPME dans un communiqué.

La crise du logement comme principal frein au recrutement ?

Plus objectivement, l'étude montre que les dirigeants de PME s'attendent à faire face à une importante difficulté de recrutement. En effet, 85 % de ceux qui cherchent à recruter (ils sont actuellement 46 %) rencontrent des obstacles dans le processus. Ils sont 90 % chez les dirigeants de PME (10 à 249 salariés) et 78 % pour les patrons de TPE (1 à 9 salariés). Et ce, alors que la fameuse courbe du chômage - qui aura scellé le sort élyséen de François Hollande - a récemment connu une malencontreuse inversion, au plus grand dam du pouvoir actuel. Le taux de chômage est effectivement passé de 7,2 % à 7,4 % au troisième trimestre de l'année.

L'une des principales causes des problèmes de recrutement rencontrés par les chefs d'entreprise est la difficulté d'accès au logement : 19 % des dirigeants interrogés affirment que l'impossibilité de trouver un logement a été (négativement) décisive dans leur attractivité.

"Sans surprise, ces difficultés de recrutement ont un impact significatif sur l'activité : 53 % des dirigeants concernés disent refuser des commandes ou des ventes, faute de personnel. Ce formidable gâchis exaspère les chefs d'entreprise qui ne s'expliquent pas comment ils se retrouvent dans cette situation alors que la France compte encore plusieurs millions de chômeurs indemnisés", soutient la Confédération des PME dans le même communiqué.

La régularisation des travailleurs étrangers est-elle une bonne solution ?
CPME

Pour faire face à cette problématique de recrutement, la régularisation des travailleurs étrangers semble être une solution pertinente pour 31 % des patrons de TPE et PME (cela grimpe à 47 % dans le secteur du bâtiment et à 43 % dans celui du transport routier).

De même, la rétention des talents représente une autre crainte de la part des patrons : Près de la moitié d'entre eux (49 %) craint le départ de leurs salariés en l'absence de revalorisation des salaires. Un dirigeant sur cinq s'attend même à vivre un conflit social en 2024. Une année encore compliquée est attendue par les chefs des petites et moyennes entreprises.