Les chefs d'entreprise avouent qu'ils n'ont plus vraiment le moral
POINTS CLÉS
- Un chef d'entreprise sur trois prévoit une amélioration de son chiffre d'affaires
- Pourtant, 7 dirigeants sur 10 estiment que la conjoncture actuelle va freiner les opérations d'investissement
- La réduction du délai de paiement est une solution avancée par le Cabinet ARC pour "apporter de la trésorerie aux entreprises"
Avec la pandémie, l'inflation et une situation géopolitique particulièrement tendue, la décennie 2020 n'a pas commencé de la meilleure des manières (doux euphémisme...). Comment, dans ce contexte, les entreprises se portent-elles et envisagent-elles les années à venir ? Le Cabinet ARC, spécialiste de la gestion du poste client et du recouvrement de créances, a publié, avec l'Ifop, son baromètre sur la perception par les entreprises de leur avenir économique, le financement de leur trésorerie et leurs différentes attentes.
Et selon lui, un regain d'optimisme des sociétés quant à la croissance de leurs activités est identifiable. En effet, même si 88 % des dirigeants interrogés pensent que la situation économique française ne s'améliorera pas au cours des 6 prochains mois, un chef d'entreprise sur trois prévoit une amélioration de son chiffre d'affaires, contre seulement 23 % en 2022. Ils sont 50 % à anticiper le maintien de leurs activités.
Malgré tout, de nombreuses inquiétudes demeurent : le coût de l'énergie (64%), l'inflation (63%) et le recrutement (59%) sont les trois principales difficultés qu'elles rencontrent. "Les entreprises sont bien plus nombreuses à avoir confiance en la capacité de croissance de leur activité et c'est une excellente nouvelle. Mais alors que le financement reste la préoccupation majeure et quotidienne des entreprises, et tout particulièrement des TPE/PME, le désengagement des banques et des assureurs-crédit a aussi très nettement été soulevé par les sociétés interrogées", analyse Denis Le Bossé, président du cabinet, dans un communiqué.
Ainsi, si 47% des chefs d'entreprise prévoient un délai d'un à deux ans pour effacer les effets des différentes crises subies sur leur santé financière, elles sont une majorité (50%) à ne pas l'envisager avant 3 à 5 ans, voire davantage... De même, 7 dirigeants sur 10 estiment que la conjoncture actuelle va freiner les opérations d'investissement.
Encore plus préoccupant : Près de 70 % des entreprises anticipent une augmentation du nombre de faillites parmi leurs clients en raison de la situation économique actuelle, contre 56 % l'année dernière. Pire encore : Plus de 40% de ces entreprises estiment que leurs clients ne pourront pas honorer le remboursement de leurs dettes, comme celles liées aux Prêts Garantis par l'État (PGE) ou à l'URSSAF.
Des délais de paiement trop importants ?
Dans ce contexte, les retards de paiement des entreprises ne cessent de s'allonger, passant de 12 à près de 15 jours en moyenne : "Les répondants continuent, très majoritairement, de voir les délais de paiement comme une variable d'ajustement et leur allongement comme le premier outil auquel ils auraient recours pour optimiser les trésoreries. Ceci constitue, dans le contexte inflationniste actuel, un véritable risque pour la santé financière d'entreprises manquant déjà structurellement de fonds propres", affirme Denis Le Bossé.
Selon lui, la solution suggérée par la Commission européenne visant à réduire le délai maximal de paiement de 60 à 30 jours serait "une excellente mesure qui permettrait, à terme, d'apporter de la trésorerie aux entreprises". Mais, selon un point de vue court-termiste, cette réduction constituerait un véritable choc pour les nombreuses sociétés pratiquant des délais de paiement de plusieurs mois. Effectivement, le baromètre indique que la moitié des entreprises ont déjà eu recours à un allongement du délai de paiement de leurs fournisseurs, malgré le seuil de 60 jours actuellement fixé.
Les prêts bancaires plus efficaces que ceux de l'État ?
Une autre tendance est mise en exergue par le baromètre : Le soutien des banques reste, selon les entreprises, la meilleure solution pour leur permettre d'éviter tout problème de trésorerie. Comme le montre l'étude, le prêt bancaire (40 %) est loin devant les éventuelles aides de l'État (seulement 6 %). Pourtant, un certain désengagement des banques vis-à-vis des TPE/PME qui n'ont pas encore remboursé leur PGE est identité par 76 % des dirigeants interrogés.
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