Les 5 règles de l'UE pour faire plier les géants de la tech et du numérique
L'Union européenne a nommé en septembre six soi-disant contrôleurs d'accès et 22 de leurs plateformes, dont Facebook, Instagram et LinkedIn, qui doivent respecter les règles : Alphabet de Google, Amazon, Apple, ByteDance, société mère de TikTok, Meta et Microsoft.
Cette liste devrait s'allonger après que l'agence de voyages en ligne Booking et X d'Elon Musk ont informé la Commission européenne la semaine dernière qu'ils remplissaient les critères pour être considérés comme des contrôleurs d'accès.
Les plus grandes entreprises numériques du monde seront contraintes de se conformer à partir de jeudi à des règles européennes strictes qui, espère Bruxelles, rendront le marché en ligne plus équitable pour tous.
Voici cinq règles incluses dans la loi qui obligeront les titans à changer leurs habitudes.
Les grandes entreprises technologiques réalisent des milliards de dollars de bénéfices chaque année et une partie de cette manne sert à attirer des start-ups et des innovateurs.
Cela irrite les autorités, qui accusent les géants d'utiliser leurs trésors de guerre pour étouffer leurs rivaux potentiels avant qu'ils ne deviennent une menace.
1. Selon les nouvelles règles, tous les rachats, aussi petits soient-ils, devront être notifiés à la Commission, l'organe exécutif de l'UE basé à Bruxelles.
La Commission fait également office de puissant régulateur de la concurrence au sein de l'UE.
Après de multiples scandales qui ont frappé Facebook, propriété de Meta, de nombreux utilisateurs ont choisi de troquer les services de messagerie Messenger ou WhatsApp du géant contre des alternatives, telles que Signal ou Telegram.
Pourtant, le pouvoir de marché des services de Meta reste fort, ce qui rend difficile pour les dissidents de WhatsApp de maintenir des liens de messagerie avec leur famille et leurs amis.
2. Pour résoudre ce problème, le DMA impose l'interopérabilité entre les applications de messagerie, tout en exigeant que les communications restent cryptées d'utilisateur à utilisateur.
Amazon est une plateforme d'achat majeure permettant à des milliers d'entreprises de vendre leurs produits en ligne. Mais les soupçons vont bon train selon lesquels le géant en ligne abuserait de son rôle de marché pour mieux positionner ses propres produits en tant que détaillant.
3. La DMA interdira ce conflit d'intérêts et exigera que les contrôleurs d'accès partagent des informations clés avec les clients professionnels.
Partout dans le monde, Apple a défendu le caractère sacré de son App Store, interdisant aux entreprises d'utiliser leurs propres systèmes de paiement ou de télécharger des applications en dehors de l'Apple Store.
Malgré ses avertissements selon lesquels l'ouverture des iPhones constituerait une menace pour la sécurité, le DMA forcera Apple à céder du terrain sur ces deux fronts.
Apple a déclaré qu'il s'y conformerait, mais les développeurs d'applications et certaines sociétés numériques, notamment le géant suédois du streaming musical Spotify, l'ont accusé d'agir de mauvaise foi avec des changements qui créent de nouveaux coûts prohibitifs pour ses concurrents.
4. Le non-respect du DMA pourrait entraîner des amendes de plusieurs milliards de dollars, suffisamment importantes pour que même la plus grande entreprise mondiale en termes de valeur marchande y prête attention.
Les récidivistes se verraient infliger des amendes représentant 20 pour cent de leur chiffre d'affaires global.
Toute plate-forme de contrôle d'accès qui oblige les clients à utiliser des services préinstallés, tels qu'un navigateur Web, des informations cartographiques ou météorologiques, sera également passible d'amendes.
Le moteur de recherche de Google, Facebook et Instagram de Meta sont les plus grands annonceurs en ligne au monde, un statut dont les critiques accusent les entreprises d'abuser en accumulant des données précieuses sur leurs clients et en les gardant pour elles.
5. Le DMA obligera les géants de la technologie à en révéler beaucoup plus aux annonceurs et aux éditeurs sur le fonctionnement de leurs publicités et sur leur efficacité réelle.
Cela rendra les entreprises moins redevables envers Google ou Facebook pour comprendre leurs clients et encouragera potentiellement les entreprises à faire passer leur message de nouvelles manières.
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