Ryanair dans le collimateur de l'Italie

L'organisme italien de surveillance antitrust a annoncé mercredi avoir ouvert une enquête sur Ryanair suite à des allégations selon lesquelles la compagnie aérienne irlandaise à bas prix abuserait de sa position dominante sur le marché.

L'Autorité italienne de la concurrence a accusé Ryanair, qui est la première compagnie aérienne en Italie en termes de routes et de vols proposés, de tenter "d'étendre son pouvoir de marché" en proposant d'autres services touristiques tels que la réservation d'hôtels et de locations de voitures.

Ryanair, qui propose des vols nationaux ainsi que des services à destination et en provenance de l'Italie, "semble empêcher les agences de voyages d'acquérir directement des billets d'avion" sur son site Internet, a indiqué le régulateur.

Au lieu de cela, les agences de voyages doivent acheter leurs billets via une plateforme de réservation qui les soumet à des " conditions considérablement moins favorables " en termes de prix et de services, précise le communiqué.

"Le comportement du transporteur porterait préjudice aux agences de voyages et aux consommateurs en tentant d'étendre son pouvoir de marché à la fourniture d'autres services touristiques", a déclaré l'autorité.

Ryanair a publié une déclaration typiquement provocatrice en réponse. Elle a salué l'enquête, qui, selon elle, " fera comprendre aux passagers qu'ils doivent réserver directement " sur son site Internet, pour obtenir les meilleurs tarifs et des informations à jour.

Elle s'est dite surprise qu'aucune enquête n'ait été menée sur les raisons pour lesquelles les vols et les services de Ryanair proposés par les agences de voyages en ligne étaient souvent bien plus élevés que ceux proposés sur son propre site.

L'enquête de l'organisme de surveillance intervient au lendemain de l'annonce par le gouvernement d'extrême droite italien de son intention de retirer son projet controversé visant à plafonner les prix des vols à destination et en provenance de ses îles.

Le plafond a été approuvé le mois dernier par le gouvernement de droite du Premier ministre Giorgia Meloni, mais doit encore être soumis au Parlement.

Ryanair avait déclaré cette décision illégale et porté plainte auprès de la Commission européenne, avant d'annoncer qu'en réponse, elle réduirait le nombre de vols vers la Sardaigne et la Sicile.

Selon l'industrie de l'aviation civile italienne, Ryanair a transporté 45,7 millions de passagers en 2022, soit le leader du marché avec environ 37 % du marché national et international.