L'Oréal met la main sur Aesop, le champion australien des cosmétiques haut de gamme

L'opération avait été annoncée le 3 avril 2023. C'est désormais acté, L'Oréal met la main sur la pépite australienne de la cosmétique, Aesop. " Au nom du Groupe, je suis très heureux d'accueillir Aesop au sein de la famille L'Oréal ", a déclaré Nicolas Hieronimus, Directeur Général du Groupe L'Oréal. " Combinaison unique de modernité, d'hédonisme et de luxe éthique, Aesop est une marque aspirante qui tire le meilleur des courants de consommation ascendants. Nous nous réjouissons de pouvoir continuer à valoriser l'ADN et les valeurs uniques de la marque pour libérer son immense potentiel de croissance en Chine et ailleurs. "

Aesop va rejoindre la division L'Oréal Luxe et son patron, Michael O'Keeffe, devrait rester aux commandes. " Nous sommes convaincus qu'Aesop rejoindra le club des "marques milliardaires" de L'Oréal Luxe, contribuant ainsi de manière significative à la croissance future de L'Oréal ", affirme Cyril Chapuy, Président de L'Oréal Luxe.

Avec cette nouvelle acquisition, L'Oréal s'affirme un peu plus comme la référence de son secteur grâce à une stratégie éprouvée qui s'appuie sur un portefeuille de 45 marques, le plus riche du secteur, réparties dans quatre segments d'activités complémentaires : les produits grand public, le luxe, la cosmétique active et les produits professionnels. Autres points forts, un solide positionnement sur le numérique et un savoir-faire marketing incontesté. Enfin, sa présence commerciale dans toutes les parties du monde lui permet de réduire son exposition aux aléas politiques, climatiques ou sanitaires, tout en profitant de la croissance des zones les plus dynamiques.

Pour rester en tête, le géant des cosmétiques mise également sur l'innovation. L'année dernière, il a augmenté son budget en R&D de 10 %. Il représente désormais 3 % du chiffre d'affaires. "Nous avons une recherche plus productive et nous prenons des participations dans des start-ups", a évoqué récemment le directeur général. L'Oréal, qui ne veut pas passer à côté d'une possible révolution Web3, a accéléré ses investissements dans ses deux fonds d'innovation Bold en investissant 240 millions d'euros supplémentaires en 2022.

L'autre levier de croissance, les acquisitions. Selon la Bank of America, " les performances du groupe en 2022 vont alimenter, à leur tour, un solide flux de trésorerie susceptible de favoriser plus de cinq milliards d'euros d'opérations de fusions-acquisitions et la redistribution de 10 % de la capitalisation boursière sous forme de dividendes au cours des cinq prochaines années. Après avoir mis la main sur la pépite de la cosmétique américaine Youth to the People qui cartonne avec ses soins professionnels végans, à base d'extraits de superaliments comme le chou kale, les épinards ou encore la spiruline, ainsi que sur la très prometteuse société japonaise Takami, le groupe intègre donc désormais Aesop, le champion australien des cosmétiques haut de gamme, valorisé près de deux milliards de dollars.

" En 2022, le chiffre d'affaires de L'Oréal a atteint un nouveau record, à 38,26 milliards d'euros, soit une hausse de 10,9 % à taux de change et périmètre constants, dont un tiers en commerce électronique, et avec des coûts de marketing maîtrisés ", détaillent les dirigeants des quatre grandes divisions du groupe, en mettant l'accent sur la division luxe du groupe L'Oréal, qui regroupe les marques Lancôme, Armani ou Yves Saint Laurent. Pour la seconde année consécutive, elle reste la première division du groupe avec un chiffre d'affaires de 14,6 milliards d'euros, en hausse de 18,6 % (+10,2 % en comparable), dopée par le segment des soins " ultra premium " signés Lancôme ou Helena Rubinstein. À noter que l'unité commerciale " grand public " (L'Oréal Paris, Garnier, etc.) a réalisé en 2022 sa meilleure croissance en vingt ans.

Côté rentabilité, c'est l'entité nouvellement baptisée Dermatologic Beauty qui reste en tête avec 25,4 %, en progression de 20 points de base. L'Oréal a conforté sa position de leader partout dans le monde, et notamment sur ces deux zones géographiques de prédilection : les États-Unis (+ 10,6 %) et l'Europe (+ 11,6 %). Malgré le Covid, l'activité en Asie du Nord-Est est restée positive. Le résultat d'exploitation s'est établi à 7,46 milliards d'euros, contre 6,16 milliards d'euros un an plus tôt, faisant ressortir une marge sur le chiffre d'affaires de 19,5 %, contre 19,1 % en 2021. Le bénéfice net du groupe est ressorti à 5,71 milliards d'euros, en hausse de 24 % sur un an.