Le géant de la technologie Atos fournit des services informatiques à l'armée française et aux Jeux olympiques de Paris
Le géant de la technologie Atos fournit des services informatiques à l'armée française et aux Jeux olympiques de Paris AFP

Le groupe technologique criblé de dettes Atos a annoncé vendredi que l'État français avait fait une offre de 700 millions d'euros pour ses activités les plus sensibles, notamment la cybersécurité et les supercalculateurs utilisés pour la dissuasion nucléaire du pays.

Cette offre, d'un montant de 750 millions de dollars, intervient quelques semaines après que Paris a déclaré qu'il ne permettrait pas que les activités stratégiques du groupe français soient reprises par des acteurs étrangers.

"Nous avons tenu parole. J'ai toujours dit qu'il fallait préserver les activités stratégiques d'Atos", a déclaré le ministre français de l'Economie, Bruno Le Maire, à la radio Franceinfo.

"Nous avons pris nos responsabilités pour racheter, avec d'autres sociétés qui pourraient être partenaires, les activités stratégiques d'Atos et garantir que ces activités stratégiques restent sous le contrôle total ou partiel de l'Etat et des pouvoirs publics", a déclaré Le Maire.

Atos a indiqué dans un communiqué que son conseil d'administration, sous l'égide d'un médiateur, et la direction "discuteront de cette proposition avec l'Etat français", mais a prévenu qu'"aucune garantie ne peut être donnée que les parties parviendront à négocier et à conclure un accord définitif". .

Paris cherche à acquérir les activités du groupe dans les domaines de l'informatique avancée, des systèmes critiques et de la cybersécurité.

L'entreprise avait indiqué fin avril que ces activités étaient valorisées entre 700 millions et un milliard d'euros.

Cette offre intervient également trois jours après qu'Atos a choisi l'offre de sauvetage financier d'un consortium dirigé par son principal actionnaire, le cabinet de conseil informatique français Onepoint, plutôt que celle du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky.

Le patron de Onepoint, David Layani, a prévenu mercredi dans un entretien au quotidien économique Les Echos : "Nous ferons tout pour protéger les actifs dits ultrasensibles, mais nous serons très vigilants pour qu'ils ne soient pas bradés".

Les actions d'Atos ont grimpé de plus de 20 pour cent après l'annonce de vendredi, même si le cours de l'action a perdu un cinquième de sa valeur depuis le début des travaux.

Atos, qui détient des contrats avec l'armée française et est le partenaire informatique des JO de Paris, croule sous près de cinq milliards d'euros de dettes.

Le groupe a confirmé vendredi son objectif de parvenir à un accord de sauvetage définitif avec le consortium Onepoint, qui serait mis en œuvre d'ici juillet. Les Jeux Olympiques débutent le 26 juillet.

L'accord de restructuration financière de Onepoint comprend l'injection de 250 millions d'euros de nouveaux capitaux propres dans Atos, l'apport de 1,5 milliard d'euros de nouvelle dette et la conversion de 2,9 milliards d'euros de dette en actions.

Le gouvernement a également accordé un prêt de 50 millions d'euros à l'entreprise.