Jérôme Pourrut, Hexagone MMA : "Les codes du MMA correspondent parfaitement à ceux de la jeune génération"
Passionné par le sport de combat, Jérôme Pourrut est parvenu à faire de sa passion son métier en fondant Hexagone MMA, la ligue professionnelle de MMA en France. Interdit jusqu'en 2020 sur le territoire français, ce jeune sport attire de plus en plus de curieux, au plus grand plaisir de cet entrepreneur toulousain, qui nous livre son témoignage sur l'histoire du MMA en France.
Quel est votre parcours qui vous a amené à fonder Hexagone MMA ?
Jérôme Pourrut : J'ai toujours été passionné par le sport de combat et par le spectacle. J'étais un grand fan de catch. Dans les années 90, c'était encore assez original et pas vraiment répandu en France. J'ai souhaité faire de cette passion un métier. Pour cela, je me suis formé en obtenant un Master 2 en management des organisations sportives professionnelles. Au départ, j'ai créé, en 2005, la société Fighting Spirit avec mon frère, qui a vocation à distribuer les droits TV des sports de combat. Elle existe encore aujourd'hui.
Nous avons commencé à travailler dans le MMA dans les années 2006, avec la diffusion d'une grosse compétition qui réunissait à l'époque plus de 20 000 personnes pour chaque évènement.Très vite, on devient leaders sur ce marché, preuve en est que nous avions vu juste et qu'il y avait en France une demande pour les disciplines de combat. Et nous avons vérifié le gros potentiel du MMA en France.
Et pourtant ce sport de combat était encore interdit sur le territoire français jusqu'en 2020...
Jérôme Pourrut : Effectivement. Nous avons participé à de nombreuses réunions à l'Assemblée nationale sans grand succès pendant très longtemps ! Mais avec l'ancienne ministre des Sports Roxana Maracineanu, nous sommes parvenus à concrétiser notre volonté de démocratiser le MMA dans l'Hexagone.
Le projet de création d'une ligue professionnelle de MMA en France - et donc d'Hexagone MMA - existait déjà depuis l'année 2010. Mais nous devions attendre la légalisation de ce sport. Et l'année où nous pouvions enfin lancer les premiers évènements de MMA en France, le Covid nous est tombé dessus... Le lancement d'Hexagone MMA a donc été repoussé d'une année et les premiers combats ont eu lieu en 2021. Quand on attend une quinzaine d'années, nous ne sommes plus à une année près (rire).
Qu'est-ce qui pouvait vous faire penser que le MMA pouvait plaire dans l'Hexagone ?
Jérôme Pourrut : Je pense que le MMA était au départ un sport du futur qui est, aujourd'hui, devenu le sport du présent. En général, quand il y a une nouveauté, les jeunes se l'approprient. Cette jeune génération a l'impression de découvrir quelque chose que les parents et les grands parents n'ont pas connu. Le fait d'être dans cette posture de chercheur d'or a poussé les jeunes à adouber le MMA. Les nouveaux codes de ce sport correspondent parfaitement à cette génération. Par exemple, les jeunes veulent de l'instantané et la courte durée des matchs de MMA (5 rounds de 3 minutes contre 12 rounds de 3 minutes en boxe) leur offre cela. Le MMA incarne un peu cette dimension "Fast and Furious" adoubée par la jeune génération.
Aujourd'hui, que représente la ligue professionnelle Hexagone MMA en France ?
Jérôme Pourrut : Hexagone MMA a la vocation d'être LA ligue MMA de l'Hexagone. C'est un peu redondant mais c'est vraiment l'esprit de notre marque car nous souhaitons couvrir l'ensemble du territoire et pas seulement Paris ou les grandes villes. Le Futuroscope de Poitiers, le théâtre antique d'Orange, les arènes de Béziers... Hexagone MMA se produit un peu partout en France.
Tout le monde se revendique numéro un donc ça n'a pas beaucoup de sens mais en l'occurrence, nous sommes les leaders du marché ! Nous produisons le plus de shows (8 en 2022) et nous en avons déjà programmés 6 pour le premier semestre de 2024. Les sponsors commencent à comprendre ce qu'est le MMA et nous atteignons des marques plus nationales. L'évolution de notre chiffre d'affaires est donc exponentielle. En termes d'affluence, nous réunissons en moyenne 4 000 personnes par évènement.
Nous sommes les premiers à organiser des shows au Zénith de Paris (5 200 personnes). Ça a ouvert la voie à d'autres ligues en France et nous sommes fiers d'avoir pu lier les grandes salles françaises au MMA. Il y a deux ans, jamais nous aurions imaginé réunir tant de personnes. Le travail acharné des équipes d'Hexagone MMA a permis un tel engouement.
L'engagement de certaines personnalités - comme le youtubeur IbraTV ou le rappeur Abou Debeing - pour ce sport de combat a aussi participé à son succès en France.
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