Sports d'hiver, la montagne française glisse dangereusement vers un nouveau clochemerle

C'est la bonne nouvelle du jour pour la montagne française. Après Chamonix, Grenoble et Albertville, les Jeux olympiques d'hiver devraient être organisés pour la quatrième fois dans les Alpes françaises en 2030.

Sauf retournement de dernière minute et si la France nous évite un ses légendaires clochemerles entre les deux régions concernées, Paca et Rhône-Alpes, les Alpes françaises accueilleront donc les JO d'hiver 2030, six ans après ceux d'été organisés à Paris.

Confrontée à la concurrence de la Suisse et de la Suède, la France a mis en avant une édition "sobre" et "responsable".

"On est dans un monde en mutation et ces JO s'inscrivent dans cette mutation. Les JO de demain ne pourront pas être identiques avec les JO d'hier. Il ne faut pas construire d'éléphants blancs, ces démons du passé qu'on ne veut pas reproduire", expliquait l'ex-star du biathlon Martin Fourcade, un des soutiens de cette candidature, au moment de la présentation du projet début novembre.

"Les points forts de la France sont clairs : une longue tradition de sports d'hiver, d'organisation de compétitions de sports d'hiver, un très fort patrimoine... L'autre point fort, c'est l'expérience recueillie avec Paris 2024 qui est un grand avantage par rapport aux autres candidatures. Ça nous aidera. Nous avons aussi le soutien du président de la République jusqu'aux municipalités en passant par les régions, et toutes les fédérations", a déclaré Karl Stoss, président de la commission de futur hôte des Jeux d'hiver au sein du CIO, lors de la conférence de presse.

Le principal atout de la France est l'excellence de ses infrastructures de montagne. Pour ces JO, la France compte s'appuyer sur 95 % de sites existants, allant de Nice au Grand-Bornand, distants de près de 500 km, avec un pôle ski alpin sur les sites de Courchevel-Méribel et de Val d'Isère, le ski de fond à La Clusaz, et un village olympique basé à Nice, tout comme les épreuves de patinage.

Quoi qu'en disent les déjà nombreux opposants au projet, la France a besoin des JO pour redorer le blason de ses stations au niveau international. Car nos stations sont en perte de vitesse.

Pour preuve, le 1er baromètre Odalys Vacances & MadeInVote " Les stations de ski françaises et européennes vue par la clientèle européenne ", qui place l'Autriche en tête des destinations de skis en Europe, avec 62 % de fréquentation, loin devant la France (52 %).

Selon l'enquête, les clients européens préfèrent l'Autriche pour l'authenticité des lieux, la qualité des hébergements et des remontées mécaniques.

La France, elle, bénéficie de l'attrait pour l'étendue des domaines de la France (71 %).

L'hexagone est talonné par l'Italie qui présente de sérieux atouts notamment la qualité des hébergements.

Plus largement, et alors que les stations sont impactées par un enneigement de plus en plus incertain, des défis environnementaux forts ainsi qu'une nouvelle façon de " consommer la montagne " par les nouvelles générations, cette étude met en avant les cinq urgences pour la montagne française.

D'abord, combler le retard sur la qualité des remontées mécaniques. Ensuite, proposer une offre d'hébergement plus authentique et modernisée tout en apportant de la flexibilité dans les séjours. De même, les stations doivent développer de nouvelles expériences, à vivre été comme hiver, tout en promouvant les engagements environnementaux d'une montagne authentique et en communiquant différemment et avec impact sur nos stations françaises.

Les JO 2030 sont donc les bienvenus pour booster la montagne et porter la France au sommet !