Les Français aiment toujours autant leur "bagnole" pour aller travailler
"On est attaché à la bagnole, on aime la bagnole. Et moi je l'adore !" Voilà ce qu'avait déclaré Emmanuel Macron en septembre dernier au journal télévisé de France 2 et de TF1. Les Français partagent-ils l'amour du président de la République pour la voiture ? Alors que la distance moyenne des trajets domicile-travail est de 18 kilomètres (pour un temps de trajet moyen de 24 minutes), comment les Français actifs se rendent-ils à leur travail ?
Selon le baromètre Alphabet/Ifop 2023 publié ce mardi 21 novembre, 75% des travailleurs français utilisent encore une voiture dans le cadre de leurs trajets domicile-travail. C'est autant que l'année dernière mais plus qu'en 2018 (76 %) et en 2019 (72 %). La crise sanitaire est à l'origine de ce nouveau dynamisme en faveur de la voiture depuis 2020.
Parmi les Français qui se rendent à leur travail en "bagnole" (comme dirait le président...), 90 % conduisent un véhicule essence ou diesel. La voiture électrique est donc utilisée dans moins de 10 % des cas. Les aides du gouvernement pour une transition vers l'électrique n'ont, pour le moment, pas vraiment produit les effets escomptés.
Malgré tout, ce moyen de transport reste celui que privilégient la grande majorité des Français : "La voiture continue d'occuper une place prépondérante dans les trajets domicile-travail des actifs français, et cohabite avec les mobilités vertueuses, de plus en plus plébiscitées, grâce notamment aux nombreuses mesures prises par le gouvernement", analyse Julien Chabbal, Président-directeur général d'Alphabet France. En effet, l'exécutif a décidé, en mai dernier, d'investir 2 milliards d'euros d'ici à 2027 pour favoriser le recours aux mobilités douces sur le territoire. Cela passe notamment par le développement des pistes cyclables et voies réservées au vélo.
Les transports en commun toujours pas assez généralisés sur le territoire
Pour le moment, seuls 21% des travailleurs de l'Hexagone utilisent les transports en commun. Ce chiffre atteint tout de même 49 % en région parisienne. Parmi les principales motivations qui poussent les Français à utiliser les transports en commun, figurent le facteur économique (49 %), la rapidité (43 %), ou encore le faible impact sur l'environnement (34 %).
Cependant, ce moyen de transport n'est pas proposé de manière équitable sur l'ensemble du territoire hexagonal. C'est ce que déplorent bon nombre d'actifs français : "Il existe des disparités parfois importantes d'une région à l'autre de l'Hexagone, et de nombreux travailleurs regrettent le manque de solutions alternatives à la voiture pour effectuer leurs déplacements", explique Julien Chabbal. En effet, 35 % des Français à l'échelle nationale (ou 48 % de ceux qui vivent dans les agglomérations de moins de 100 000 habitants) affirment ne pas y avoir accès près de leur domicile.
Cette difficulté d'accès - ou ce manque de proximité - n'est pas le seul frein à l'utilisation des transports en commun. Selon le baromètre, tandis que 10 % des Français évoquent un manque de fiabilité, 9 % trouvent qu'il y a trop de monde, 7 % pensent que c'est trop coûteux et 6 % craignent l'insécurité et les incivilités.
Parallèlement, un Français sur quatre se rend à son travail par un mode de transport doux classique (marche à pied, vélo, trottinette) ou électrique. Enfin, 6 % des actifs vont au travail en deux-roues ou trois-roues motorisés.
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