L'économie de la zone euro se contracte au troisième trimestre et l'inflation continue de baisser
La croissance économique de la zone euro s'est contractée au troisième trimestre, selon les données publiées mardi, affectée par la douloureuse campagne de hausse des taux de la Banque centrale européenne et l'affaiblissement de l'économie allemande, mais l'inflation a ralenti en octobre.
L'agence de données officielle de l'UE a déclaré que l'économie de la zone monétaire unique, qui regroupe 20 pays, a reculé de 0,1 pour cent au cours de la période juillet-septembre, après avoir enregistré une croissance de seulement 0,2 pour cent au deuxième trimestre.
Ces chiffres reflètent les difficultés auxquelles est confrontée la zone euro, notamment la crise du coût de la vie et les inquiétudes suscitées par le ralentissement de la demande dans l'économie mondiale.
Bien que la zone euro ait résisté aux chocs de la pandémie de coronavirus et de la guerre en Ukraine, les craintes grandissent quant aux effets économiques de la guerre entre le Hamas et Israël.
Les données publiées mardi par Eurostat montrent toutefois que l'économie de l'ensemble des 27 pays de l'Union européenne, y compris ceux qui n'utilisent pas l'euro, s'en sort mieux, avec une croissance de 0,1% au cours du trimestre.
L'économie allemande a reculé de 0,1 pour cent au troisième trimestre, tandis que l'Autriche a également enregistré une contraction de 0,6 pour cent.
La France, deuxième puissance économique de l'UE, n'a connu une croissance que de 0,1% et l'économie italienne a stagné au troisième trimestre, selon les données.
L'Allemagne a été durement touchée par la hausse des coûts de l'énergie, un secteur manufacturier atone et des taux d'intérêt élevés destinés à maîtriser l'inflation.
L'inflation des prix à la consommation dans la zone euro a ralenti à 2,9 %, ont montré mardi les données d'Eurostat pour octobre, le taux le plus bas depuis juillet 2021, lorsqu'il avait atteint 2,2 %.
Ce chiffre est en baisse par rapport aux 4,3 pour cent de septembre et inférieur aux prévisions des analystes qui s'attendaient à ce que l'inflation reste supérieure à 3 pour cent.
Le taux d'inflation est également désormais plus proche de l'objectif de 2% de la BCE. Malgré des coûts d'emprunt plus élevés, la BCE reste fidèle à sa mission visant à maîtriser l'inflation brûlante.
Mais des signes de faiblesse de l'économie ainsi qu'un reflux des pressions sur les prix ont incité la BCE à laisser ses taux d'intérêt inchangés au début du mois, après les avoir relevés lors de chacune de ses dix réunions précédentes.
"La déflation continue des prix de l'énergie et la diminution de l'inflation des prix alimentaires en ont été les principaux moteurs", a déclaré Tomas Dvorak, économiste principal chez Oxford Economics, ajoutant qu'il s'attendait à ce que l'inflation "retombe en dessous de l'objectif" en 2024.
"Nous pensons que la BCE va déjà commencer à baisser les taux" dès avril, a-t-il ajouté.
L'inflation de la zone euro est en baisse par rapport à son pic de 10,6 % atteint en octobre de l'année dernière, suite à l'invasion de l'Ukraine par la Russie qui a fait monter en flèche les prix de l'énergie.
L'inflation sous-jacente, qui ne tient pas compte des prix volatiles de l'énergie, de l'alimentation, de l'alcool et du tabac, a également ralenti à 4,2% en octobre contre 4,5% en septembre, a indiqué Eurostat.
L'inflation sous-jacente est le signal clé pour la BCE.
La Belgique et les Pays-Bas ont été les seuls pays où les prix à la consommation ont chuté, respectivement de 1,7 pour cent et 1,0 pour cent en octobre, selon les chiffres d'Eurostat.
Les prix de l'énergie dans la zone euro ont encore baissé en octobre, tombant de 11,1 pour cent après une baisse de 4,6 pour cent le mois précédent.
La hausse des prix des produits alimentaires et des boissons s'est également ralentie, atteignant 7,5 pour cent en octobre contre 8,8 pour cent en septembre, selon Eurostat.
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