Avant Anne Hidalgo, quelles autres personnalités ont décidé de boycotter X depuis l'arrivée d'Elon Musk ?
"J'ai pris la décision de quitter X. Loin d'être l'outil révolutionnaire qui, au départ, permettait un accès à l'information au plus grand nombre, X est devenu ces dernières années l'arme de destruction massive de nos démocraties." Dans une tribune publiée dans Le Monde, la maire de Paris Anne Hidalgo a expliqué pourquoi elle a décidé de ne plus utiliser son compte sur le réseau social détenu par Elon Musk.
Selon elle, X (ex-Twitter) participe à la préservation de nombreux maux de la société, comme la manipulation, la désinformation, la haine, le harcèlement, le racisme, l'antisémitisme et bien d'autres : "Aujourd'hui, les polémiques, les rumeurs et les manipulations grossières dictent le débat public, propulsées par l'algorithme de X, où seul compte le nombre de likes. Qu'importent les faits", explique-t-elle.
Le déni du réchauffement climatique - ou le climatoscepticisme - est également, selon les dires d'Anne Hidalgo, omniprésent sur la plateforme. Et au centre de tous les reproches formulés par l'élue de Paris, figure le milliardaire Elon Musk, qui a acté le rachat du réseau social en octobre 2022 : "Cette plateforme et son propriétaire agissent délibérément pour exacerber les tensions et les conflits. Ils entravent en outre délibérément les informations nécessaires à l'avènement de la transformation écologique et énergétique radicale dont nous avons besoin, au profit de discours climatosceptiques, promus par les intérêts des énergies fossiles et de la prédation sans limite de la planète".
La maire de la Capitale assure vouloir rester "sur d'autres réseaux sociaux où existe encore l'échange respectueux" mais ne publiera donc plus aucun contenu sur X. Elle devient ainsi la première femme politique française de premier rang à boycotter l'application. Avant elle, l'ancien Premier ministre Manuel Valls avait également décrété la suppression de son compte Twitter mais cette décision était intervenue avant le rachat de l'entreprise. Et surtout, les motivations de l'ancien locataire de l'hôtel de Matignon étaient totalement différentes : il avait posté son fameux "Adieu Twitter" juste après sa défaite aux élections législatives de 2022, se préservant ainsi des nombreuses moqueries des internautes.
Jim Carrey, Amber Heard et Whoopi Goldberg
Comme elle, d'autres personnalités et marques ont pris la décision de boycotter la plateforme sociale depuis l'arrivée du PDG de Tesla et de SpaceX à sa tête. En restant dans l'Hexagone, la chanteuse Coeur de pirate avait été l'une des premières à supprimer son compte : "J'ai désactivé mon Twitter pour des raisons normales / apparentes donc si jamais quelqu'un se fait passer pour moi ben c'est pas moi. on se voit ici ou sur TikTok", écrivait-elle, le 13 novembre 2022 (soit deux semaines après le rachat), dans une publication.
Outre-Atlantique, plusieurs stars internationales lui ont emboîté le pas, à l'image de l'acteur Jim Carrey : "Je quitte Twitter mais d'abord, voici un cartoon que j'ai réalisé avec mon ami Jimmy Hayward. Il est basé sur ma peinture d'un vieux gardien de phare fou qui se tient nu dans une tempête en invoquant les anges et nous guide avec sa lumière à travers une nuit dangereuse. Je vous aime tous et toutes tellement". La référence à Elon Musk ne fait, ici, aucun doute.
Les actrices Téa Leoni (Jurassic Park 3, Braqueurs amateurs), Amber Heard (Aquaman, 3 Days to kill) ou encore Whoopi Goldberg (Sister Act, Ghost) ont pris la même décision : "Je vais quitter Twitter dès aujourd'hui parce que j'ai l'impression que c'est devenu tellement désordonné. Je suis fatiguée de voir certains propos jusqu'alors interdit sur la plateforme, faire leur retour", a alors déclaré l'interprète de Deloris Van Cartier.
Certaines marques ont aussi cessé leurs activités sur X
Les personnalités ne sont pas les seules à avoir supprimer leur compte du réseau social. En effet, certaines marques et médias ont également décrété le boycott de X. Par exemple, la maison de luxe espagnole Balenciaga l'a fait, de manière très discrète, deux semaine après l'arrivée d'Elon Musk. Les géants américains de l'agro-industrie General Mills (Cheerios, Häagen-Dazs) et Mondelez international (Oreo), ainsi que le laboratoire Pfizer et le constructeur automobile Audi ont aussi décidé de ne plus communiquer sur la plateforme.
Depuis l'attaque du Hamas du 7 octobre et la riposte israélienne, d'autres annonceurs, comme Apple, Disney, Comcast, Lionsgate Entertainment ou Paramount Global, ont cessé leurs activités sur X, dénonçant les agissements ambigus d'Elon Musk à ce sujet.
Enfin, ce boycott a également été effectué par plusieurs médias étrangers. Le premier d'entre eux a été la National Public Radio (NPR), en avril dernier, qui critiquait le changement de sa dénomination en "média affilié à l'État américain", puis en "média financé par des fonds gouvernementaux" décidé unilatéralement par le réseau social. Et cela s'est avéré être... faux !
Quelques jours plus tard, le groupe CBC-Radio Canada lui a emboîté le pas pour la même raison, même si depuis, le média a fait marche arrière : "Notre journalisme est impartial et indépendant. Prétendre le contraire est faux. C'est pourquoi nous suspendons nos activités sur Twitter". La liste continuera-t-elle de s'allonger ?
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