Yannis Sioudan, Interférence Press : "L'art de définir un verbatim au service de ses engagements"
Avec des marques plus engagées et plus vertes que jamais, les consommateurs voient d'un mauvais œil les prises de paroles de ces nouveaux pourfendeurs, à la velléité plus opportuniste qu'humaniste. Issue de sa propre étymologie, l'entreprise le concède, elle se doit de combler les aspérités de cette société plurielle. La place de la communication et des relations presse dans cette promiscuité est donc toute trouvée, au profit d'une revalorisation de la place des mots.
La publicité et la communication ne manquent pas d'user des images et des mots pour insuffler des sensations au consommateur. Avec l'évolution du contenu disponible sur internet, le snack content tire d'ailleurs son épingle du jeu depuis l'arrivée d'Instagram en 2010. À la fois captivant et créatif, ce nouvel outil marketing sait convaincre grâce à cette recette qui a fait le succès de médias comme Konbini ou encore des marques comme Cartier.
Un contenu de qualité, au service du consommateur dans cet univers où il doit être transporté. Et on le constate d'autant plus, qu'en relation presse les médias et les marques deviennent de plus en plus attentives à l'univers dans lequel le consommateur d'information sera plongé. Une tonalité grave, parfois effrayante et qui saura susciter une réaction de rejet.
L'ère de cet adage en presse qui disait d'une publication qu'elle sera forte, à la condition d'une image choc, n'est pas désuet. Les mots ont tout de même su retrouver leur place dans les stratégies des marques, qui voient enfin le pouvoir de persuasion de ces derniers. Porté par des podcast comme celui de Léna Situations ou Génération DIY, soutenu par une croissance de 21% du marché des livres audio, bousculé par l'IA, savoir raconter une histoire devient le cheval de bataille de tout attaché de presse ou chargé de communication.
Des mots forts, impactants, qui donneront le sentiment d'identification au lecteur. Ne plus construire une stratégie au service de KPI, mais dans l'intérêt d'une cause, d'une mission. Aujourd'hui, les mots ont une place importante au point de devenir parfois des ancrages sociaux. Du rôle fédérateur de la lecture, de lutter contre l'exclusion, la langue française est riche de plus de 200.000 mots et à destination des médias ils ne peuvent qu'être utiles dans l'exercice d'un passage TV ou d'une interview. Ce que l'on nomme l'entraînement médiatique ou media training, ne doit plus être occasionnel mais routinier, à l'image d'un sportif qui se prépare à un marathon.
Pour faire un bon média training, ce qui ressort ici aussi : la place des mots. Des mots forts, simples et qui donnent à transpirer un message clair. Pour une entreprise dans l'alimentaire, cela sera de s'adresser à son public cible mais encore plus à sa cible secondaire. Quid d'une entreprise qui se prétend proche du consommateur, que celle qui va prendre la main de ceux qui sont mis de côté. Pour une entreprise dans le secteur de l'énergie, cela sera de s'adresser aux médias avec un prisme de conseil et d'échange pour le grand public. Car après tout, faire confiance est chose plus aisée quand on nous écoute.
Le média training ne cesse d'évoluer pour se rapprocher de cette tonalité grave
précédemment présentée. Le média training seul ne suffit plus pour répondre aux questions (parfois) pièges d'un journaliste. Le média training est certes la norme en communication, mais qui ici se prétend expert des mots au point de ne pas devoir s'entraîner au quotidien.
Si les mots ont désormais tendance à se raccourcir et les phrases à devenir des sons, ils n'en restent pas moins des outils indispensables.
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