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La dernière vague du Baromètre des TPE, réalisée par l'IFOP pour Fiducial auprès de 1014 dirigeants, révèle une attitude ambivalente des petits patrons vis-à-vis de l'Europe. Alors que le ralentissement des embauches, amorcé en mars 2023, se confirme, les chefs d'entreprise expriment leurs réserves sur les réglementations européennes, tout en manifestant une volonté de rester dans l'Union européenne (UE).

Les intentions de vote des dirigeants de TPE pour les élections européennes de 2024 reflètent cette ambivalence. La majorité présidentielle (Renaissance, Modem, Horizons) arrive en tête avec 20 % des voix, suivie par le Rassemblement National (15 %) et le Parti socialiste (12 %). Les écologistes et Les Républicains recueillent chacun 10 % des intentions de vote, tandis que la France Insoumise n'en obtient que 6 %.

Seuls 31 % des patrons de TPE considèrent que l'Europe offre davantage d'opportunités et d'avantages, contre 37 % qui soulignent les contraintes et les risques. Pour 32 % d'entre eux, l'Europe ne représente "ni l'un ni l'autre", soit une augmentation de 22 points par rapport à juillet 2008. Cette tendance à la dépassionnement traduit un certain scepticisme chez les dirigeants de TPE, qui émettent davantage de réserves que dans les sondages précédents.

Malgré ces critiques, 66 % des dirigeants estiment qu'il est dans l'intérêt de la France de rester dans l'UE, même si le pourcentage de ceux qui souhaitent en sortir a progressé de 9 points depuis 2013, passant de 15 % à 24 %. Les dirigeants affirment que l'appartenance de la France à l'UE a un impact positif sur la paix (65 %), les relations avec les États membres (65 %) et l'innovation (63 %).

Cependant, les entrepreneurs sont de moins en moins nombreux à associer l'Europe à des débouchés commerciaux (60 % de "non" contre 60 % de "oui" en avril 2005) et à des échanges économiques facilités (56 %). De plus, 54 % des dirigeants considèrent que l'Europe fonctionne mal, 57 % estiment que ses réglementations sont contraignantes et 48 % dénoncent l'impact négatif de sa fiscalité.

Sur le plan conjoncturel, le Baromètre Fiducial des TPE indique un ralentissement des embauches, en particulier pour les entreprises de moins de 10 salariés. Dans un contexte de crise internationale et de hausse du déficit public, le niveau de confiance des dirigeants dans les mesures économiques annoncées ou mises en œuvre par le gouvernement d'Emmanuel Macron a chuté de 8 points pour s'établir à 31 %.