Epargne, livret A, LEP
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Malgré un contexte économique et géopolitique instable depuis plusieurs années, les comportements d'épargne des Français demeurent ancrés et résistent aux aléas conjoncturels. C'est ce que révèle la 6e édition du "Baromètre de l'épargne en France et en régions" réalisé par Ifop pour Altaprofits, courtier et conseil en gestion de patrimoine sur Internet.

L'épargne, une habitude bien ancrée chez les Français

Qu'il s'agisse de pandémie, d'inflation, de hausse des taux d'intérêt, de réforme des retraites ou de conflits internationaux, rien ne semble perturber le comportement d'épargne des Français. Ainsi, plus de 8 Français sur 10 (85 %) possèdent au moins un produit d'épargne, un chiffre stable depuis 2020. Près de 6 Français sur 10 (58 %) en détiennent même plusieurs, soit une augmentation de 5 points depuis 2020.

Parmi les 94 % de Français qui placent de l'argent à intervalles réguliers sur leurs produits d'épargne, 75 % le font au moins une fois tous les six mois. Les femmes de 35 ans et plus et les personnes de 65 ans et plus sont celles qui placent le moins souvent, avec respectivement 24 % et 28 % qui disent placer de l'argent moins d'une fois par an ou jamais, contre 18 % en moyenne sur la population totale.

Une épargne de précaution avant tout

Les Français épargnent principalement pour faire face aux imprévus (75 % de citations), devançant ainsi l'épargne projet (45 % de citations). Le motif lié aux situations exceptionnelles consolide sa place, avec 36 % de citations cette année, contre 23 % en 2020.

Les critères d'âge sont particulièrement explicatifs des fondements de l'épargne. Ainsi, les moins de 35 ans se distinguent par une épargne projet beaucoup plus marquée que la moyenne (59 % de citations comme motif principal contre 45 % en moyenne), tandis que les 65 ans et plus sont plus sensibles aux petits imprévus (65 % de citations contre 56 % en moyenne) et moins aux situations exceptionnelles (29 % contre 36 % en moyenne).

Des épargnants averses au risque

Les épargnants français restent dans une logique de risque minimum. Ainsi, 69 % des épargnants possédant au moins un produit d'épargne continuent à privilégier des produits sans risque, même avec un faible rendement. Les livrets d'épargne réglementés se maintiennent en tant que produits socles, avec 81 % des épargnants français qui en détiennent.

À l'inverse, plus un produit d'épargne est risqué, moins il suscite de l'intérêt, malgré un rendement potentiel plus conséquent. Seuls 17 % des épargnants privilégient des produits un peu risqués avec un rendement espéré plus important, et à peine 5 % des produits risqués.

L'investissement responsable peine à se développer

Si l'épargne est une habitude bien ancrée chez les Français, l'investissement responsable, lui, peine à se développer. Ainsi, seuls 9 % des épargnants ont privilégié des produits plus responsables pour l'environnement et la société, quel que soit le rendement.

Les indicateurs relatifs à l'investissement responsable sont toujours peu connus du grand public. Seul un quart (26 %) des répondants déclarent en connaître au moins un, parmi les quatre qui ont été présentés. Les critères ESG (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance) sont connus par 21 % de répondants, et le label ISR (Investissement Socialement Responsable) est connu par 20 % de répondants.

Les jeunes générations, plus conscientes de l'enjeu de l'épargne responsable dans la transition écologique, sont cependant plus à même de flécher leur épargne vers le financement de projets responsables. Elles représentent ainsi l'espoir de voir les investissements responsables croître à l'avenir.