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Selon les chiffres de l'Association Française des Sociétés Financières (ASF), la hausse de 7,7 % des crédits à la consommation reflète la situation économique encore précaire des Français.

Un sondage OpinionWay réalisé en décembre 2023 a révélé que 81% des Français préféraient avoir recours à l'acompte sur salaire plutôt qu'au découvert bancaire ou au crédit à la consommation, en raison des taux d'intérêt élevés de ces derniers.

Cependant, l'acompte sur salaire reste largement méconnu des Français, souvent confondu avec une avance sur salaire, et parfois refusé par les entreprises, bien qu'il s'agisse d'une obligation légale inscrite dans le code du travail.

"Je vois de plus en plus d'entreprises chercher des solutions pour améliorer le bien-être financier de leurs salariés, comme le salaire à la demande, les prêts à taux zéro ou l'aide à l'épargne. Nous assistons à une prise de position des entreprises dans l'accompagnement financier de leurs salariés, et c'est une bonne chose, car la détresse financière des Français ne cesse de s'aggraver", a déclaré Arbia Smiti, fondatrice de Rosaly.

Des demandes d'acompte multipliées par trois, un turnover en baisse de 35%

Aurélie Fèvre, DRH de Super U, constate que des personnes qui ne demandaient jamais d'acompte avaient franchi le pas. "C'est un signal positif pour l'entreprise, qui préfère offrir plus de flexibilité à ses salariés plutôt que de savoir qu'ils ont recours à des solutions coûteuses comme le découvert ou le crédit. Aujourd'hui, 62% de nos salariés sont inscrits sur Rosaly et 43% l'utilisent régulièrement", a-t-elle ajouté.

Maxime Gourlet, DRH d'Acorus, une entreprise française spécialisée dans l'éco-rénovation, a également constaté une forte augmentation des demandes d'acompte depuis que l'entreprise a numérisé ce processus. "Sur les 1200 salariés qui ont accès à l'application, 50% sont inscrits. Depuis sa mise en place en décembre, 2317 acomptes ont été demandés, ce qui porte le montant mensuel des demandes d'acompte à 73K€ en moyenne tous les mois", a-t-il déclaré.

Carine Legoux, Directrice RSE et Communication Interne du groupe Bertrand Hospitality, a quant à elle constaté une baisse de 35% du turnover des salariés utilisant les demandes d'avances. "Cela offre un vrai plus pour la fidélisation des salariés et pour renforcer l'attractivité de l'entreprise", a-t-elle ajouté.

"Un jour, un collaborateur m'a dit qu'en fin de mois, lorsqu'il achetait une baguette de pain à 1€, il la payait en réalité 9€ à cause des agios. Son salaire, il l'avait déjà acquis, mais il ne pouvait pas s'en servir avant la paie ", raconte Cécile Ferlandin, DRH de Bleu Libellule.