Epargne, livret A, LEP
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Un cadeau empoisonné ? En garantissant le niveau de rémunération du livret A à 3 % jusqu'en janvier 2025, le ministre de l'économie, Bruno Lemaire a-t-il vraiment fait un cadeau aux épargnants ? Pas vraiment !

Car la méthode de calcul du taux du Livret A prend en compte, d'un côté, la moyenne de l'inflation hors tabac annuelle mesurée sur les six derniers mois, et, de l'autre, celle des taux interbancaires (auxquels se prêtent les banques) sur la même période.

Entre juillet 2023 et décembre 2023, l'inflation s'est affichée à 4,1% en moyenne, quand la moyenne semestrielle des taux interbancaires était de 3,8%. Ce qui donne un résultat de 3,95%. Après arrondi au dixième, comme le veut la règle de calcul, le taux du Livret A aurait donc dû passer de 3% à 4% au 1er février 2024.

Une différence d'un point de rendement qui va vous coûter cher aux épargnants. Pour un livret A garni de 10 000 euros, la différence est de 50 euros sur un an (200 euros d'intérêts contre 150). Pour les livrets au plafond (22 950 euros), la perte est de 114,75 euros (459 euros d'intérêts contre 344,25).

Autre baisse en vue, celle du LEP, le livret d'épargne populaire, qualifié de " produit de loin le plus intéressant pour l'épargne populaire", par le gouverneur de la Banque de France.

Aujourd'hui fixé à 6%, son taux devrait baisser, mais demeurera "au-dessus de l'inflation", a annoncé François Villeroy de Galhau sur France 2.

Le gouverneur n'a pas donné de chiffrage précis, se contentant d'affirmer que "ce devrait être entre 3 et 6 %".

En décembre, l'inflation sur un an a légèrement rebondi, à 3,7%, selon la première estimation de l'Insee. Elle devrait descendre à 2 % d'ici 2025, assure François Villeroy de Galhau. " L'inflation devrait descendre sous 3 % d'ici quelques mois [...], avant la moitié de l'année 2024, et l'inflation reviendra à 2 % d'ici 2025. [...] C'est l'engagement que nous prenons ", a-t-il dit.

François Villeroy de Galhau a par ailleurs souligné que le LEP était "en train de se développer très rapidement", puisque "10,7 millions de livrets sont ouverts, soit 3 millions de plus qu'il y a deux ans".

"On peut aller encore plus loin, puisqu'il y a 19 millions de Français qui y ont droit", a relevé le gouverneur de la Banque de France, soulignant que c'est "un avantage qui n'existe pas chez nos voisins européens".