Le séisme au Maroc tue plus de 600 personnes
Un puissant tremblement de terre qui a secoué le Maroc vendredi soir a tué plus de 600 personnes, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, poussant les habitants terrifiés à fuir leurs maisons au milieu de la nuit.
Le séisme d'une magnitude de 6,8 a frappé à 23h11 (22h11 GMT) à 72 kilomètres au sud-ouest du haut lieu touristique de Marrakech, a rapporté l'US Geological Survey.
De fortes secousses ont également été ressenties dans les villes côtières de Rabat, Casablanca et Essaouira.
"Nous avons ressenti une secousse très violente et j'ai réalisé que c'était un tremblement de terre", a déclaré par téléphone à l'AFP Abdelhak El Amrani, un homme de 33 ans de Marrakech.
"Je voyais les immeubles bouger. On n'a pas forcément les réflexes pour ce genre de situation. Puis je suis sorti et il y avait beaucoup de monde. Les gens étaient tous sous le choc et paniqués. Les enfants pleuraient et les parents étaient éperdus."
"L'électricité a été coupée pendant 10 minutes, tout comme le réseau (téléphonique), mais ensuite il est revenu", a-t-il ajouté. "Tout le monde a décidé de rester dehors."
Les chiffres actualisés du ministère de l'Intérieur samedi ont montré que le séisme a tué 632 personnes, dont plus de la moitié dans les provinces d'Al-Haouz et de Taroudant. Le ministère a également enregistré des décès dans les provinces de Ouarzazate, Chichaoua, Azilal et Youssoufia, ainsi qu'à Marrakech, Agadir et dans la région de Casablanca.
329 autres personnes ont été blessées, dont 51 dans un état critique, a indiqué le ministère.
Faisal Baddour, un ingénieur, a déclaré avoir ressenti le tremblement de terre à trois reprises dans son immeuble.
"Les gens sont sortis dans la rue juste après cette panique totale, et il y a des familles qui dorment encore dehors parce que nous avions très peur de la force de ce tremblement de terre", a-t-il déclaré. "C'était comme si un train passait près de nos maisons."
Le Français Michael Bizet, 43 ans, propriétaire de trois riads traditionnels dans la vieille ville de Marrakech, a déclaré à l'AFP qu'il était alité au moment du séisme.
"Je pensais que mon lit allait s'envoler. Je suis sorti dans la rue à moitié nu et je suis immédiatement allé voir mes riads. C'était le chaos total, une véritable catastrophe, une folie", a-t-il déclaré.
L'homme de 43 ans a partagé une vidéo montrant des tas de gravats provenant de murs effondrés dans les rues.
Des images diffusées sur les réseaux sociaux montraient également une partie d'un minaret effondré sur la place Jemaa el-Fna, dans la ville historique.
Un correspondant de l'AFP a vu des centaines de personnes affluer sur la place pour passer la nuit par peur des répliques, certaines avec des couvertures tandis que d'autres dormaient par terre.
Houda Outassaf, un habitant du quartier, a raconté à l'AFP qu'il se promenait autour de la place lorsque le sol a commencé à trembler.
"C'était une sensation vraiment stupéfiante. Nous sommes sains et saufs, mais je suis toujours sous le choc", a-t-il déclaré.
"J'ai au moins 10 membres de ma famille qui sont morts... J'ai du mal à y croire, car j'étais avec eux il y a à peine deux jours."
Fayssal Badour, un autre habitant de Marrakech, a déclaré à l'AFP qu'il conduisait lorsque le séisme a frappé.
"Je me suis arrêté et j'ai réalisé à quel point c'était un désastre... Les cris et les pleurs étaient insupportables", a-t-il déclaré.
Le ministère de l'Intérieur a déclaré que les autorités avaient "mobilisé toutes les ressources nécessaires pour intervenir et aider les zones touchées".
Le centre régional de transfusion sanguine de Marrakech a appelé les habitants à donner du sang pour les blessés.
Dans la ville d'Al-Haouz, près de l'épicentre du séisme, une famille s'est retrouvée coincée sous les décombres après l'effondrement de sa maison, ont rapporté les médias locaux.
"Nous avons entendu des cris au moment de la secousse", a déclaré à l'AFP un habitant d'Essaouira, à 200 kilomètres à l'ouest de Marrakech.
"Les gens sont sur les places, dans les cafés, préférant dormir dehors. Des morceaux de façades sont tombés."
Le système USGS PAGER, qui fournit des évaluations préliminaires sur l'impact des tremblements de terre, a émis une alerte rouge aux pertes économiques, affirmant que des dégâts importants sont probables et que la catastrophe est probablement généralisée.
Les événements passés avec ce niveau d'alerte ont nécessité une réponse au niveau national ou international, selon l'agence gouvernementale américaine.
Les médias marocains ont rapporté qu'il s'agissait du tremblement de terre le plus puissant jamais frappé dans le pays.
Le chancelier allemand Olaf Scholz a présenté ses condoléances, tandis que le Premier ministre indien Narendra Modi s'est dit " peiné " par la nouvelle du séisme.
Le séisme a également été ressenti en Algérie voisine, où la Défense civile algérienne a déclaré qu'il n'avait causé ni dégâts ni victimes.
En 2004, au moins 628 personnes ont été tuées et 926 blessées lors d'un séisme qui a frappé Al Hoceima, dans le nord-est du Maroc, et en 1960, un séisme de magnitude 6,7 à Agadir a tué plus de 12 000 personnes.
Le tremblement de terre d'El Asnam, d'une magnitude de 7,3, en Algérie voisine, en 1980, a été l'un des tremblements de terre les plus destructeurs de l'histoire récente au niveau régional.
Il a tué 2 500 personnes et laissé au moins 300 000 sans abri.
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