La Turquie affirme qu'une "attaque terroriste" a eu lieu à Ankara

Une "attaque terroriste" a eu lieu dimanche près du parlement turc à Ankara, faisant deux policiers blessés, a indiqué le ministère de l'Intérieur.

La puissante explosion, suivie de grandes flammes, a été entendue à plusieurs kilomètres du lieu de l'attaque.

Le ministère a indiqué que deux assaillants sont arrivés à bord d'un véhicule commercial vers 9h30 (06h30 GMT) "devant le portail d'entrée de la Direction générale de la sécurité de notre ministère de l'Intérieur, et ont perpétré un attentat à la bombe".

"L'un des terroristes s'est fait exploser et l'autre a été neutralisé", a ajouté le ministère sur les réseaux sociaux, précisant que deux agents avaient été "légèrement blessés".

Le quartier visé abrite plusieurs autres ministères ainsi que le Parlement turc, qui devait rouvrir aujourd'hui avec un discours du président Recep Tayyip Erdogan, selon les médias turcs.

Les médias ont indiqué que le président devait s'adresser aux députés au cours de la séance de la journée.

La chaîne de télévision NTV a rapporté des coups de feu dans la zone bouclée après l'explosion, où de nombreux véhicules de police et ambulances ont été aperçus.

La préfecture de police d'Ankara a déclaré sur la plateforme de réseau social X, anciennement Twitter, qu'elle procédait à des "explosions contrôlées" de "colis suspects" pour empêcher d'autres explosions.

Le parquet d'Ankara a annoncé l'ouverture d'une enquête et interdit l'accès à la zone.

Les médias locaux ont été priés de cesser de diffuser les images de la scène de l'attaque.

Personne n'a immédiatement revendiqué la responsabilité de l'explosion.

Erdogan devait s'exprimer lors de l'ouverture de cette session parlementaire qui doit valider l'entrée de la Suède dans l'alliance de l'Otan.

La Hongrie et la Turquie ont levé en juillet leur veto à l'entrée de la Suède dans l'alliance atlantique, mais ont tardé à ratifier son adhésion.

Erdogan a indiqué en juillet que la ratification par le parlement turc n'aurait pas lieu avant octobre, mais qu'elle devrait être approuvée au cours de cette année parlementaire.

Depuis des mois, Erdogan fait pression sur la Suède pour qu'elle agisse contre les profanations du Coran qui ont tendu les relations entre les deux pays.

La Finlande est devenue le 31e pays membre de l'OTAN en avril, après trois décennies de non-alignement militaire et en pleine guerre en Ukraine.

La capitale Ankara a été le théâtre de plusieurs attaques, notamment au cours des années 2015 et 2016, dont beaucoup ont été revendiquées par le groupe séparatiste interdit le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ou le groupe État islamique.

Le PKK, qui mène une insurrection contre l'État turc depuis 1984, est inscrit sur la liste noire des groupes terroristes par Ankara et ses alliés occidentaux.

Les militants kurdes affiliés au PKK contrôlent la majeure partie du nord-est de la Syrie.

En octobre 2015, une attaque devant une gare centrale d'Ankara, revendiquée par le groupe État islamique, avait fait 109 morts.

La responsabilité n'a pas été revendiquée, mais la Turquie a accusé le PKK, un groupe illégal, d'être à l'origine de l'attaque et a déclaré avoir arrêté 46 personnes, dont une Syrienne soupçonnée d'avoir posé l'engin.

L'attentat a eu lieu dans la rue commerçante populaire de l'avenue Istiklal un dimanche après-midi.