IA, crise climatique, même combat, mêmes résultats ?

Alors que l'Angleterre s'apprête à accueillir un sommet mondial dédié à l'impact des nouvelles technologies, les alertes se multiplient sur les dangers de l'IA, couplée aux Big data.

Selon Dario Amodei, PDG de la startup Anthropic AI, les chances que l'IA " détruise le monde " pourraient atteindre 25 %. Amodei est co-fondateur d'Anthropic AI et a précédemment travaillé pour OpenAI, la société qui a développé ChatGPT. Selon le patron de la startup, il est tout à fait possible que quelque chose se passe " de manière catastrophique à l'échelle de la civilisation humaine ".

De son côté, le patron de Google DeepMind, Demis Hassabis, estime que le risque lié à l'IA est similaire à la crise climatique. Le plus haut dirigeant recommande une plus grande réglementation pour mettre fin aux craintes existentielles concernant les technologies dotées de niveaux d'intelligence supérieurs à ceux de l'humain.

Une crainte partagée par de nombreux experts, d'après le Futures Risks Report, publié par l'assureur AXA. Mené auprès de 3 300 experts de 50 pays et de 19 000 personnes du grand public dans 15 pays, en juin dernier, le Futures Risks Report mesure et classe chaque année leur perception de l'évolution et de l'émergence des risques.

Et cette année l'intelligence artificielle (IA) et le Big Data progressent fortement dans le classement des risques émergents, passant de la 14e place en 2022 à la 4e place cette année du côté des experts.

La majorité des experts placent même cette technologie comme un risque en raison de la " menace existentielle que l'avancée de l'IA pourrait représenter pour l'humanité ", explique le rapport. La majorité des experts (64 %) et de la population générale (70 %) estime même qu'il serait nécessaire d'interrompre la recherche sur l'IA.

Hasard du calendrier, Invesco publie une étude pour nous révéler que la moitié des investisseurs systématiques ont déjà intégré l'IA dans leur gestion et la majorité (75 %) s'attend à ce que l'IA devienne aussi importante, voire plus, que l'analyse d'investissement traditionnelle d'ici dix ans.

L'IA est principalement utilisée pour décrypter les tendances du marché et pour optimiser la répartition des portefeuilles ; les investisseurs y voient un potentiel pour tester des stratégies d'investissement et pour surveiller et ajuster les positions en temps réel.

Mais ce type de technologie peut-il améliorer les prises de décision en cas d'emballement des marchés ? Ou, au contraire, être un accélérateur de tendances spéculatives ? Réponses au prochain grand krach financier.