Gérard Depardieu : Le crépuscule d'une carrière et d'un business particulièrement juteux
"Depardieu : La chute d'un ogre". Voilà le titre sélectionné par l'équipe éditoriale de l'émission "Complément d'enquête" pour son dernier numéro consacré aux nombreux égarements du monstre sacré du septième art. La diffusion de cette enquête, programmée le 7 décembre dernier, semble illustrer le crépuscule d'une carrière spectaculaire aux 172 films. Visé par plusieurs plaintes de femmes qui l'accusent d'agressions sexuelles, l'acteur a, en effet, cessé toute activité professionnelle. Retour sur une carrière très lucrative de plus d'un demi-siècle d'un homme dont la fortune est aujourd'hui estimée à 200 millions d'euros.
Le plus grand nombre de films pour un acteur français
L'une des principales sources de revenus de la star française est évidemment relative à son métier d'acteur. Il est d'ailleurs le deuxième dans l'Hexagone ayant réalisé le plus d'entrées au box office français (derrière Louis de Funès mais devant Michel Galabru, Bourvil ou Jean Gabin). Depuis 1971 et ses 172 films répertoriés - parmi lesquels 63 ont dépassé le million d'entrées au box-office— le camarade de Pierre Richard ou de Christian Clavier a enregistré... près de 230 millions d'entrées au total dans le pays.
En moyenne, chacun de ses films a attiré 1,318 million de curieux dans les salles obscures. Le plus gros succès dans lequel l'acteur a joué étant le chef d'oeuvre d'Alain Chabat Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre, qui a comptabilisé près de 15 millions d'entrées. Il est l'acteur français ayant joué dans le plus grand nombre de films de tous les temps.
400 000 bouteilles de vin produites par an
De plus, Gérard Depardieu ne s'est pas contenté de sa carrière au cinéma pour façonner son empire : "Le cinéma est une économie à part, où les gens ne sont pas tout à fait honnêtes, sous l'emprise hollywoodienne. C'est presque de la politique. Moi, je suis resté libre parce que je me garde toujours une sortie de secours... C'est mon côté délinquant", indiquait l'interprète d'Obélix au début du siècle.
Le domaine de la viticulture est également un aspect particulièrement lucratif du business de l'une des personnalités les plus connues et les plus contestées de France. Pinot noir, cabernet sauvignon (cuvée Confidence), chenin, chardonnay (cuvée L'Insoumis), Anjou rouge... Sa production annuelle était estimée à 400 000 bouteilles. "Je ne suis pas un homme d'affaires", assurait-il pourtant aux journalistes de Capital en 2015.
Cependant, cette passion pour le vin semble s'être estompée avec le temps : "Je vais mettre en vente mon hôtel parisien et mes vignes", confiait-il en 2020. Cet hôtel particulier de 1 800 mètres carré a d'ailleurs été mis en vente pour 50 millions d'euros mais n'a toujours pas trouvé d'acquéreur à ce jour.
Du foie gras russe au pétrole cubain
Parallèlement, le monstre du cinéma possédait, avant la crise sanitaire, une épicerie japonaise, une poissonnerie et trois restaurants parisiens. Le premier dans le 6e arrondissement, le bar à vin Le Bien Décidé, et les deux autres dans le quartier Opéra (La Fontaine Gaillon et l'Écaille de la Fontaine). Cependant, tous ces établissements ont, selon les propos de l'acteur datant de 2020, été mis à la vente.
Confiture, foie gras, vodka... En 2018, alors installé en Russie, Gérard Depardieu avait lancé un petit business avec la commercialisation d'une gamme de produits locaux russes dans les établissements moscovites de l'enseigne Auchan. "Mon idée était de faire découvrir au marché russe les produits de fabricants locaux qui sont aussi passionnés que moi par la qualité des produits et leurs effets bénéfiques", expliquait-il à l'occasion d'une conférence de presse à Moscou.
Plusieurs investissements de l'acteur sont également à souligner comme celui, en 2009, de sa SCI Carré d'As dans une concession Yamaha ou celui relatif au pétrole cubain à la fin des années 90. "Le pétrole, c'est un peu comme le cinéma, où il y a un film sur sept qui marche. Avec cette affaire, on peut gagner beaucoup, ou tout perdre", précisait-il en évoquant son business dans le pétrole.
Et pour le coup, ce fut un incroyable flop : les actions de la société Pebercan qui portait le projet ont connu, en moins de trois ans, une chute de... 95 % ! Un business à l'image de l'homme : démesuré, spontané et marqué par autant de grands succès que par de cuisants échecs. Et dont le côté sombre apparaît de plus en plus au grand jour...
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