Combien la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris aura-t-elle finalement coûté à l'État ?
"2024 sera, vous l'aurez compris, un millésime français. Parce que c'est une fois par siècle que l'on accueille les Jeux olympiques et paralympiques, et c'est une fois par millénaire que l'on rebâtit une cathédrale." Dans ses voeux adressés aux Français pour l'année 2024, Emmanuel Macron a évoqué la réouverture de la cathédrale Notre-Dame-de-Paris - prévue le 8 décembre prochain - et a tenu à remercier les nombreux acteurs qui ont participé à la restauration de l'édifice : "2024 sera l'année de la fierté française. Fierté pour ces milliers de compagnons, d'artisans, d'entrepreneurs qui ont pris part au magnifique chantier pour rebâtir Notre-Dame-de-Paris, dont la flèche s'élance à nouveau vers le ciel", ajoute le président de la République.
Aucun argent dépensé par l'État
Mais alors, combien aura déboursé l'État pour permettre à la cathédrale préférée de Victor Hugo d'ouvrir à nouveau ses portes au public, cinq ans près l'incendie ? La réponse est... 0 euro ! En effet, l'évènement tragique du 15 avril 2019 avait poussé de nombreuses personnes (340 000) à donner un peu d'argent destiné à la reconstruction de l'édifice.
Pour l'occasion, quatre établissements et fondations ont été habilités à collecter ces dons. En premier lieu, la Fondation Notre-Dame, une association caritative catholique, a récolté 360 millions d'euros, parmi l'intégralité des dons effectués. Tandis que la Fondation du Patrimoine a collecté 232 millions d'euros, la Fondation de France a recueilli 31 millions d'euros. Enfin, le Centre des monuments nationaux, établissement public sous la tutelle du ministère de la Culture, a collecté 7,8 millions d'euros. Au total, plus de 840 millions d'euros ont donc été récoltés.
Et la cour des Comptes estimait en 2022 que ce montant devait "permettre d'engager une restauration d'ensemble de la cathédrale et de traiter les pathologies antérieures à l'incendie". Le coût des travaux est, effectivement, moins important que l'ensemble des dons enregistrés. En plus des 151 millions d'euros consacrés à la sécurisation et à la consolidation de la cathédrale (initialement estimées à 165 millions d'euros), 552 millions d'euros ont été déboursés pour sa restauration (contre une estimation initiale avoisinant les 500 millions d'euros).
140 millions d'euros récoltés "en trop"
Un peu plus de 700 millions d'euros ont ainsi été consacrés au chantier, qui a réuni 1 000 artisans et une centaine d'entreprises. C'est 140 millions d'euros de moins par rapport à l'argent récolté grâce aux nombreux dons. À quoi servira donc ces 140 millions d'euros ? "Il paraît assez logique que l'argent qui a été donné pour Notre-Dame reste à Notre-Dame", confie-on alors dans l'entourage du président de la République.
Ainsi, cet excédant budgétaire de 140 millions d'euros doit servir à rénover les parties de la cathédrale vieillissantes ou déjà endommagées avant l'incendie. Cela concerne notamment l'extérieur de l'édifice, qui doit "être mis en harmonie avec la cathédrale". De même, la restauration des arcs-boutants de la nef et du choeur est prévue grâce à ces dons dépassant le budget des travaux initialement programmés. Ces travaux supplémentaires devraient débuter en 2025, après la réouverture de la cathédrale.
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