Année de césure : opportunité ou fardeau pour les jeunes en manque de repères ?
Alors que l'optimisme gagne du terrain chez les jeunes pour leur avenir et leurs proches (67 % contre 57 % en 2022 selon une étude Ipsos), le stress et l'angoisse restent des sentiments partagés par plus de la moitié d'entre eux.
Le choix du chemin à prendre au sortir du lycée est souvent à l'origine de cette inquiétude : "L'orientation est une période très stressante pour les élèves et qui commence dès la seconde car ils doivent choisir rapidement leur avenir... Ils ont peur de faire des mauvais choix et de ne pas pouvoir revenir en arrière", explique Elodie, conseillère d'orientation, auprès des sondeurs.
Dans ce contexte, l'année de césure (période pendant laquelle une personne suspend temporairement sa formation pour avoir une expérience personnelle ou professionnelle) représente-t-elle une solution pertinente pour les jeunes qui ne savent pas vers quelle voie se diriger ?
Une étude menée par l'institut de sondage Ipsos et dévoilée le 29 novembre dernier apporte quelques éclairages sur le sujet.
Une occasion de découvrir le monde professionnel
Premier constat : l'année de césure est largement plébiscitée par celles et ceux qui ont tenté l'expérience. En effet, 87 % d'entre eux estiment que celle-ci a été positive, à l'image d'Orlena, jeune active ayant réalisé une année de césure : "Mon premier but était de progresser en Anglais, et ça c'est réussi. Après il y a eu l'enrichissement culturel, le fait de découvrir des personnes d'horizons différents (...) et le fait d'être toute seule, indépendante, autonome c'était cool pour grandir. Ça m'a permis aussi d'affiner mon projet professionnel car pendant mon séjour je me suis rendu compte que ce n'était pas vraiment ce que je voulais faire et j'ai refait un autre master", confie-t-elle.
L'année de césure est effectivement l'occasion pour les étudiants de plonger pour la première fois dans le monde professionnel. Parmi les 16-25 ans qui en ont réalisé une, 37 % d'entre eux ont travaillé ou réalisé un stage lors de cette année, et 14 % ont fait une mission de Service Civique. Apprendre une langue et découvrir d'autres cultures est une autre facette de la césure : 1 jeune sur 5 a profité de l'occasion pour partir à l'étranger.
Et les bénéfices de cette expérience sont, aux yeux de ceux qui l'on vécue, loin d'être négligeables. Tandis que 96 % des interrogés assurent avoir ainsi gagné en maturité, près de 8 sur 10 sont parvenus à clarifier le projet professionnel ou universitaire.
Quels freins persistent à la réalisation d'une année de césure ?
De même, parmi l'ensemble des jeunes interrogés, 70 % estiment que la césure représente un atout pour trouver un emploi à la fin de ses études. Ce sentiment est même partagé par 75 % des parents. Pourtant seuls 4 lycéens ou étudiants sur 10 affirment être intéressés par le fait de réaliser une année de césure.
Plusieurs éléments expliquent cette défiance vis-à-vis de cette expérience. Tout d'abord, près de la moitié des interrogés (46 %) souhaitent finir leurs études au plus tôt et donc ne veulent pas consacrer une année entière à d'autres projets que leur formation. Ensuite, alors que 39 % des jeunes craignent qu'une année de césure les pénalise pour la suite de leur parcours, 36 % n'ont tout simplement pas de projet particulier qui justifierait ce choix. Le manque de ressources financières est également un frein à la réalisation d'une période de césure (38 %).
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