IA en entreprise
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58 % des employés français avouent utiliser l'IA générative en dehors d'un cadre défini par leur entreprise, révèle une étude de Salesforce. Ils déclarent ainsi avoir notamment déjà utilisé des outils n'ayant pas été formellement approuvés par leur employeur. Pire, la moitié (49 %) d'entre eux a eu recours à des outils que leur entreprise a explicitement interdits.

Depuis l'émergence des intelligences artificielles génératives de nombreuses sociétés telles que les banques JP Morgan et Barclays ou des entreprises IT telles que Samsung ont déjà interdit à leurs employés d'utiliser ChatGPT sur leur outil informatique et/ou avec leurs données.

Car lui d'être une simple question posée à une machine, l'utilisation de l'IA générative nécessite des prompts, à savoir des instructions envoyées à un algorithme d'intelligence artificielle (IA) spécialisée dans la génération de contenu — comme du texte ou de l'image.

Ces prompts vont généralement contenir des informations spécifiques au salarié ou au projet sur lequel il travaille. Un prompt pour générer un dossier produit peut contenir la marque d'une nouvelle gamme de produits. Un prompt pour restructurer un fichier Excel peut contenir des adresses emails du fichier clients. Celui utilisé pour produire une note peut contenir des formules protégées, du code secret, etc.

Par défaut, le contenu des prompts est conservé par l'IA et sert à l'entraîner pour améliorer ses services.

Amazon, le géant du commerce en ligne, s'est ainsi rendu compte que de nombreux employés se servent du chatbot comme assistant... Mettant en péril les données internes de la firme.

Plus grave encore, 71 % des salariés français ont déjà présenté des travaux effectués par l'IA générative comme les leurs. 27 % envisageraient même d'exagérer leurs compétences d'IA générative pour obtenir une opportunité d'emploi.

Pour se défausser, près de 9 sur 10 indiquent que leur employeur n'a pas de politique clairement définie quant à l'utilisation de l'IA générative en entreprise. Les résultats révèlent que de nombreux utilisateurs de l'IA générative n'ont reçu ni conseils, ni approbation de leur employeur. Nombre d'entre eux déclarent ne jamais avoir reçu de formation sur la façon d'utiliser cette technologie de manière éthique ou sûre. En France, 79 % des employés n'en ont jamais reçu sur l'IA générative de manière globale.

Pourtant un salarié sur trois estime que cela augmenterait leur degré de satisfaction au travail et que cela rendrait leurs profils plus attractifs sur le marché du travail.

32 % considèrent qu'ils sont mieux payés que ceux qui ne maîtrisent pas cette technologie, car cela pourrait engendrer une promotion ou une progression pour leur carrière.

73 % des employés français déplorent d'ailleurs l'existence de freins à l'utilisation de l'IA générative dans leur entreprise.

"Pour que l'IA concrétise pleinement son potentiel, les entreprises doivent impérativement investir autant dans les employés utilisant ces outils, que dans la technologie elle-même. Avec une politique et des recommandations claires, les employés seront en mesure de comprendre et de gérer les risques liés à l'IA, tout en exploitant ses innovations pour dynamiser leur carrière", résume Kheira Boulhila, vice-présidente chez Salesforce.

"Les entreprises doivent établir très rapidement une Charte d'utilisation de l'IA pour sensibiliser leurs salariés à l'usage d'outils comme ChatGPT. Il est conseillé de rendre juridiquement contraignante la Charte d'utilisation de l'IA pour sanctionner les salariés contrevenant. C'est aussi l'occasion pour les entreprises de réviser leur Charte informatique, qui peut être vieillissante face aux nouveaux usages (télétravail, smartphone, Bring Your Own Device, etc.)," conseille le cabinet d'avocats Shift.