Les jeunes vivent à crédit
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Un Français sur deux vivrait à crédit, nous apprend une récente enquête de la fintech Hellosafe. Plus précisément, en 2023, 48,9 % des ménages français détiennent un crédit à la consommation, ce qui correspond à une baisse de 0,1 % par rapport à 2022.

En moyenne, le montant emprunté est faible, 12 797 euros, et sert, la plupart du temps, à acheter une voiture ou à effectuer des travaux dans sa maison. Avec près de 96,5 milliards d'euros d'encours à fin mars, les prêts personnels représentent quasiment la moitié des encours du crédit à la consommation, selon les dernières données disponibles de la Banque de France.

Fort logiquement, les moins de 35 ans empruntent de plus petits montants : 7 083 euros pour les moins de 25 ans, contre 9 853 euros pour les 26-35 ans.

Pour leur part, les emprunteurs âgés de 46 à 55 ans contractent en moyenne des crédits à la consommation plus importants (10 682 euros), mais qui restent toujours en dessous du montant moyen emprunté à l'échelle nationale.

Signe des temps, 34,3 % des Français voient le crédit à la consommation comme une bonne solution pour étaler leurs dépenses et une solution judicieuse en cas de besoins imminents. 21 % des sondés avouent quand même que le crédit a pour principal avantage d'acquérir des biens coûteux plus facilement, tandis que 8,4 % l'attribuent à d'autres objectifs (maîtriser son budget, etc.).

En fait, il faut distinguer les prêts personnels, qui représentent 62,8 % des nouveaux crédits à la consommation en 2023, et qui servent généralement à l'achat d'un bien durable ou au financement de travaux de rénovation du domicile, des crédits renouvelables, qui sont contractés généralement dans le but de financer des dépenses courantes (14,6 %) et des vacances ou d'autres loisirs (13,4 %). Ces derniers représentent 32,2 % des prêts émis.

Problème de fond, les prêts personnels sont en chute libre depuis le début de l'année. Ils ont baissé de 27,8 % au premier semestre 2023, a annoncé l'Association française des sociétés financières.

Le montant de ces crédits à la consommation non affectés à un bien en particulier est passé de 3,81 milliards d'euros entre avril et juin 2022 à 2,75 milliards d'euros sur la même période en 2023. Les établissements de crédit se révèlent plus frileux à les octroyer, dans la mesure où ils se révèlent moins rentables que d'autres produits.

Avec la hausse des taux des banques centrales, les prêts personnels se révèlent bien moins rentables pour les banques et les établissements de crédit, qui sont devenus plus sélectifs. " Malgré les mesures de mensualisation du taux de l'usure, le bilan demeure lourd pour le prêt personnel ", déplorent ainsi les auteurs de l'étude mensuelle arrêtée à fin juin.

Déjà très élevé pour ce type de crédit, le taux d'usure n'a finalement que peu évolué au cours du semestre, passant de 21,04 % au 1er janvier à 21,75 % au 1er octobre pour les prêts d'un montant inférieur ou égal à 3 000 euros. 6,92 % pour les prêts d'un montant supérieur à 6 000 euros. Ce taux plafond, calculé par la Banque de France et destiné à protéger l'emprunteur contre le surendettement, est depuis cette année actualisé tous les mois et non tous les trimestres.