Un lieu symbolique pour le " premier sommet mondial " sur la sécurité de l'IA

La Grande-Bretagne accueillera en novembre un sommet international de deux jours pour explorer comment développer l'intelligence artificielle en toute sécurité, a annoncé jeudi le gouvernement.

La " première mondiale " se tiendra les 1er et 2 novembre à Bletchley Park, où de grands décrypteurs britanniques ont déchiffré le code " Enigma " de l'Allemagne nazie, accélérant ainsi la fin de la Seconde Guerre mondiale.

C'est également le siège du National Museum of Computing, qui abrite la plus grande collection au monde d'ordinateurs historiques fonctionnels.

L'événement prévu intervient alors que les experts ont mis en garde contre les dangers de la nouvelle technologie sans réglementation.

"Pour exploiter pleinement les extraordinaires opportunités de l'intelligence artificielle, nous devons saisir et gérer les risques afin de garantir son développement en toute sécurité dans les années à venir", a déclaré le Premier ministre britannique Rishi Sunak dans un communiqué.

Sunak, qui a qualifié l'IA de "technologie déterminante de notre époque", a annoncé la tenue du sommet lors d'une visite à Washington en juin.

Le même mois, le créateur de ChatGPT, OpenAI, a annoncé qu'il ouvrirait son premier bureau en dehors des États-Unis, à Londres.

Sa décision a été saluée par le gouvernement britannique comme un " vote de confiance pour la Grande-Bretagne en tant que puissance de l'IA ".

Sunak souhaite qu'un futur régulateur mondial de l'IA soit basé à Londres, cherchant une place à la table alors que les États-Unis et l'Union européenne cherchent à établir un code de conduite en matière d'IA.

Le chef d'OpenAI, Sam Altman, soutient une surveillance institutionnelle à long terme, mais a averti qu'une "lourde réglementation" pourrait entraver le développement rapide de la technologie.

Son entreprise a déclaré que " l'écosystème technologique dynamique de Londres et ses talents exceptionnels en font l'emplacement idéal " pour implanter son premier bureau international.

Environ 50 000 personnes sont employées dans le secteur de l'IA au Royaume-Uni.

" Grâce à la force combinée de nos partenaires internationaux, d'une industrie florissante de l'IA et d'une communauté universitaire experte, nous pouvons garantir l'action internationale rapide dont nous avons besoin pour le développement sûr et responsable de l'IA dans le monde ", a ajouté Sunak.

ChatGPT a fait irruption sous les projecteurs à la fin de l'année dernière, démontrant sa capacité à générer des essais, des poèmes et des conversations à partir des invites les plus brèves.

Les inquiétudes courantes incluent la possibilité que les chatbots puissent inonder le Web de désinformation, que des algorithmes biaisés produisent du matériel raciste ou que l'automatisation basée sur l'IA puisse dévaster des industries entières.

Un groupe de chefs d'industrie et d'experts, dont Altman, a même averti plus tôt cette année que les gouvernements devraient donner la priorité à la lutte contre les risques potentiels liés à l'IA, ainsi qu'aux " pandémies et à la guerre nucléaire ".

La secrétaire britannique à la Technologie, Michelle Donelan, a déclaré que la collaboration internationale serait la " pierre angulaire " de l'approche britannique en matière d'IA, qui apporte déjà des innovations dans des domaines allant des soins de santé aux efforts de lutte contre le changement climatique.

"Nous voulons que le sommet aboutisse à ce que les principaux pays et experts s'accordent sur une approche commune pour une utilisation sûre", a-t-elle déclaré.

Le rassemblement international garantirait que les " énormes avantages " de la technologie pourraient être réalisés " en toute sécurité pour les décennies à venir ", a-t-elle ajouté.