Trump, Obama, Clinton… Les juteux business des anciens présidents américains

George W. Bush reconverti en artiste peintre, Donald Trump qui vend ses NFTs ou encore Bill Clinton dans la peau d'un romancier... Les carrières post-présidence dans le pays de l'Oncle Sam peuvent parfois déconcerter ! Parmi les cinq anciens chefs suprêmes de la plus grande puissance du monde libre encore en vie, quatre entretiennent toujours des activités particulièrement lucratives.

Seul Jimmy Carter, 39e président des États-Unis, de 1977 à 1981, a cessé toute action commerciale depuis quelques années. Son âge très avancé - 99 ans - ne lui permet évidemment plus d'assumer une quelconque activité. Ce dernier souhaite d'ailleurs "passer le temps qui lui reste" auprès de sa famille, lui qui reçoit depuis le début de l'année des soins palliatifs à son domicile.

Tout d'abord, l'une des principales sources de revenus des anciens "POTUS" (President of the United States), sont la publication de leurs mémoires présidentielles. Une terre promise (Barack Obama), Ma vie (Bill Clinton), Instants décisifs (George W. Bush)... Cette rédaction représente une étape incontournable de la vie post-présidence de ces hommes d'état. Et les ventes des ouvrages se portent généralement très bien ! L'homme à l'origine du slogan "Yes, we can !" par exemple est parvenu à écouler près d'un million d'exemplaires de la première partie de ses mémoires - Une terre promise - dès le premier jour de sa sortie aux États-Unis.

Et ce succès ne se limite pas outre-Atlantique : en seulement dix jours, 50 000 lecteurs français se sont précipités dans les librairies pour découvrir l'histoire du premier président de couleur des États-Unis. Le couple Obama aurait alors décroché un contrat d'édition de 60 millions de dollars pour la rédaction de cet ouvrage et de Devenir, l'autobiographie de l'ancienne Première dame du pays.

Des livres dédicacés vendus à près de 400 dollars

Depuis les cinquante dernières années, seul Donald Trump échappe à la règle, lui qui n'a toujours pas publié ses mémoires. Pourtant, depuis janvier 2021 et son éviction du Bureau ovale, deux ouvrages signé du 45e président des États-Unis ont été publiés par la maison d'édition présidée par son fils, Donald Trump Jr. Mais ceux-ci ne sont rien d'autres que des... albums photos ! Tandis que le premier réunit les plus belles photographies du mandat du milliardaire, le second rassemble des copies de lettres lui étant adressées.

N'espérant pas écouler autant d'exemplaires que son prédécesseur, Donald Trump mise tout de même sur ses nombreux admirateurs, prêts à dépenser près de 100 dollars pour acheter l'un des deux livres : Our Journey Together (74,99 dollars) et Letters to Trump (99 dollars) étant commercialisés à des prix qui dépassent presque les limites du raisonnable. De plus, le principal rival de Joe Biden pour l'élection présidentielle de 2024 n'hésite pas à pousser toujours plus loin ses efforts pour empocher le maximum : il propose ainsi des éditions spéciales dédicacées de son dernier ouvrage à... 399 dollars !

Des NFTs à l'effigie de Donald Trump

Parallèlement, le locataire de la Maison-Blanche de 2017 à 2021 a pensé à d'autres stratégies commerciales pour se remplir encore davantage les poches : En décembre dernier, l'homme politique a lancé sa propre collection de NFTs. Donald Trump en rockstar, Donald Trump en militaire ou encore Donald Trump en cuisinier... Il y en a pour tout le monde ! Ou plus exactement, il y en avait pour tout le monde. En effet, vendu à 99 dollars l'unité, les 45 000 "jetons non fongibles" du 45e président américain se sont écoulés en seulement 24 heures !

Une récompense particulièrement alléchante pour pousser les "déplorables" (surnom trouvé par Hillary Clinton pour qualifier les supporters de Trump) à acquérir ces visuels numériques a été imaginée : pour 47 NFTs achetés, un dîner en présence du président en personne à Mar-a-Lago - sa résidence en Floride - était offert. "Surnommée la Maison-Blanche d'hiver, vous vivrez une expérience unique dans la résidence historique du président et dans le club exclusif réservé aux membres. Cet événement restera un souvenir qui vous restera en tête pour toujours", est-il inscrit sur le site dédié aux collections de NFTs de Donald Trump.

2 500 dollars pour poser à côté de Barack Obama

Les conférences représentent une autre activité très lucrative pour les anciens présidents américains. Les prix pour avoir le privilège d'assister à l'une des prestations orales de ces dirigeants de renom peuvent parfois grimper très haut ! Par exemple, pour s'offrir un billet donnant accès à l'une des conférences du président Obama organisées en mai dernier dans plusieurs villes européennes, il fallait débourser plusieurs centaines d'euros.

De même, afin d'avoir le privilège d'être photographié aux côtés du 44e président des États-Unis, il était nécessaire de s'acquitter d'une modique somme de 2 500 euros ! D'autres anciens locataires de la Maison-Blanche, à l'instar de Bill Clinton, participent également régulièrement à de très juteuses conférences organisées aux quatre coins de la planète. "Le champion toutes catégories est l'ancien président américain Bill Clinton. Depuis qu'il a quitté la Maison-Blanche en 2001, il a perçu 63 millions de dollars grâce à ses prestations", affirmait la journaliste Valérie Astruc à la fin de la dernière décennie. Le mari d'Hillary Clinton s'est d'ailleurs illustré, depuis, en co-signant deux romans avec l'écrivain James Patterson (Le Président a disparu et La fille du Président).

La reconversion la plus insolite est sans contestation celle de George W. Bush : après ses huit années passées à Washington, le fils de George H. W. Bush s'est découvert une passion... pour la peinture ! Deux recueils de ses plus belles œuvres ont été publiés en 2017 et en 2021. Comme Donald Trump, l'ancien élu républicain commercialise des exemplaires dédicacés de ses ouvrages à des prix pouvant atteindre 400 dollars. Dans ce cas, un mot personnalisé rédigé par le successeur de Bill Clinton est alors adressé à l'acheteur. Les anciens dirigeants de la première puissance du monde ne manquent pas d'imagination pour continuer à "s'en mettre plein les fouilles".