Les secouristes ont poursuivi les opérations de sauvetage de nuit à l'aide d'une grue et de projecteurs
Les secouristes ont poursuivi les opérations de sauvetage de nuit à l'aide d'une grue et de projecteurs AFP

L'espoir s'estompait de retrouver lundi deux personnes disparues dans les décombres d'un immeuble effondré à Marseille, la deuxième ville de France, après que les secouristes ont récupéré trois corps pour porter le nombre de morts à six.

Près de 48 heures après une explosion dans l'immeuble, où les habitants ont signalé une forte odeur de gaz, des dizaines de membres du personnel de la protection civile utilisant des drones, des capteurs de chaleur et des chiens renifleurs ont travaillé à travers les débris, où un incendie couvait toujours.

Le ministre du Logement, Olivier Klein, a déclaré lundi sur les lieux que quatre corps avaient été retrouvés. Mais en quelques heures, les secours annoncent que les secouristes ont retrouvé une cinquième puis une sixième victime.

"Le travail se poursuit pour identifier" les victimes et des experts ont commencé à travailler pour déterminer la cause de l'explosion, ont indiqué les enquêteurs du parquet.

Les procureurs de la ville ont également ouvert une enquête pour homicide involontaire.

Le feu brûlant toujours sous les décombres a rendu difficile pour les chiens de détecter les survivants ou les corps.

"Le cœur de l'incendie est en profondeur et difficile à atteindre avec les lances. Et on ne peut pas pulvériser trop d'eau pour éviter de créer une sorte de boue", a expliqué le pompier Adrien Schaller.

Le maire de Marseille, Benoit Payan, a ordonné que les drapeaux de la mairie soient mis en berne et que des livres de condoléances soient ouverts pour que les habitants rendent hommage aux victimes.

Lundi soir, une veillée de prière a eu lieu dans une église près du lieu de l'explosion.

"L'espérance, même si elle s'amenuise, doit subsister jusqu'à la fin", a déclaré à l'assemblée le cardinal-archevêque de Marseille, Jean-Marc Aveline.

Les secouristes enlevaient la plupart des décombres avec une excavatrice, a-t-il dit, s'arrêtant dès qu'ils ont repéré une poche d'air pour continuer le travail à la main.

"C'est une course contre la montre", a-t-il déclaré.

L'explosion et l'effondrement se sont produits vers 00h40 dimanche (22h40 GMT samedi).

Saveria Mosnier, qui habite dans une rue proche du site dans le quartier de La Plaine, a déclaré qu'elle dormait lorsqu'une "énorme explosion... a secoué la pièce".

"J'ai été réveillée par un choc, comme si j'avais rêvé", a-t-elle déclaré à l'AFP.

"On a très vite senti une forte odeur de gaz qui traînait, on pouvait encore la sentir ce matin."

L'adjoint au maire Yannick Ohanessian a déclaré que l'explosion avait été ressentie dans tout Marseille, affirmant que sa force avait "potentiellement" déstabilisé les bâtiments voisins. "Nous devons être vigilants", a-t-il ajouté.

Deux bâtiments voisins ont été gravement endommagés, et un s'est effondré dimanche sans faire de blessés.

Près de 200 habitants ont été évacués du quartier.

"Beaucoup de familles du quartier ont peur", a déclaré Arnaud Dupleix, le président d'une association de parents d'élèves à l'école élémentaire voisine de Tivoli.

Cette catastrophe a mis en lumière les normes de logement de la ville portuaire méditerranéenne, des groupes d'aide affirmant que 40 000 personnes vivaient dans des structures de mauvaise qualité.

Mais les autorités ont semblé dimanche exclure les problèmes structurels de la dernière tragédie.

La tâche des sauveteurs a été compliquée par l'effondrement partiel d'un des bâtiments mitoyens
La tâche des sauveteurs a été compliquée par l'effondrement partiel d'un des bâtiments mitoyens AFP
Marseille
Marseille AFP
Les secouristes ont poursuivi les opérations de sauvetage de nuit à l'aide d'une grue et de projecteurs
Les secouristes ont poursuivi les opérations de sauvetage de nuit à l'aide d'une grue et de projecteurs AFP
Les secouristes ont continué à rechercher des survivants lundi
Les secouristes ont continué à rechercher des survivants lundi AFP