Les retraités grands gagnants des politiques publiques
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La France en fait-elle trop pour ses retraités ? Pour le savoir, Fipeco, une association indépendante d'analyse des finances publiques, a passé à la moulinette les données de l'Insee décomposant les dépenses publiques par " fonction ", entre 1995 et 2022.

Et les résultats parlent d'eux-mêmes. Sur 1 000 euros de prélèvements obligatoires, 563 euros, soit 56,3 % des dépenses publiques, ont financé la protection sociale en 2022. Dans le détail, 247 euros ont été consacrés aux retraites. Un chiffre en hausse de 10 % sur la période. 209 euros sont dédiés à la santé, 37 euros pour les familles et 29 euros pour les allocations de chômage.

Depuis 1995, le poids consacré aux retraites a augmenté, aux dépens notamment des dépenses d'éducation (90 euros). Le soutien des activités économiques s'élève à 116 € (les aides et subventions aux ménages et entreprises hors transports sont de 81 € et les dépenses de transport sont de 35 €), les dépenses des " services généraux " (fonctions supports des administrations) sont de 67 euros. La Défense est une des grandes perdantes sur la période, avec 31 euros. A peine moins que les intérêts de la dette publique : 34 euros.

" Une désindexation partielle par rapport à l'inflation du niveau des retraites ferait sens et même figure de justice au vu des choix faits par le gouvernement pour sa réforme ", estime François Ecalle, le patron de Fipeco.

Pour mémoire, le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a annoncé la revalorisation des pensions de retraite de 5,2% au 1er janvier 2024. En août 2022 déjà, selon le même principe, les retraites avaient déjà augmenté de 4%, puis de 0,8% en janvier 2023.

De quoi conforter l'idée que les retraités sont les grands gagnants des quinquennats Macron. Partis à la retraite avant 64 ans, ils font aujourd'hui partie des plus riches d'Europe. Selon l'OCDE, les retraités toucheraient en moyenne 103,6% du revenu moyen de l'ensemble de leurs concitoyens.

Et selon un rapport d'Eurostat datant de 2022, ils seraient seulement 9,6% à vivre avec moins de 60% du revenu médian, soit le seuil de risque de pauvreté. Des données qui font des retraités français les plus aisés d'Europe, derrière le Luxembourg et la Norvège.