Les enfants délaissent-ils de plus en plus leur téléphone et les réseaux sociaux ?
Une étude récemment publiée par l'agence Heaven montre que les moins de 13 ans seraient de moins en moins accros aux réseaux sociaux.
Une tendance enfin inversée ? Selon la 8e édition de l'étude Born Social menée par l'agence Heaven et publiée il y a quelques jours, les jeunes âgés de moins de 13 ans sont de moins en moins sur leur téléphone portable. Tandis qu'ils l'utilisaient, en moyenne, 2 heures et 2 minutes chaque jour en 2022, ils restent, cette année, fixés sur leur appareil " seulement " 1 heure et 49 minutes quotidiennement, soit 14 minutes de moins.
L'usage de la grande majorité des réseaux sociaux est en décroissance par rapport à l'année dernière. Parmi toutes les plateformes sociales, une seule parvient à attirer toujours plus d'enfants : l'application française de partage de photos BeReal. Celle-ci devient ainsi le septième réseau social le plus utilisé chez les moins de 13 ans : 5,5 % d'entre eux s'en servent régulièrement. Même le réseau chinois émergeant TikTok ne connaît plus de progression en ce qui concerne la plus jeune génération. YouTube (60,5 %), WhatsApp (43 %) et Snapchat (35 %) restent les plateformes les plus utilisées. Malgré tout, plus de 7 jeunes sur 10 utilisent aujourd'hui au moins une application sociale.
La vigilance parentale à l'origine de cette tendance
Selon l'étude de l'agence Heaven, 25 % des enfants équipés d'un téléphone portable estiment passer trop de temps sur leur appareil et sur les réseaux. C'est 14 % de moins par rapport à l'année dernière. De même, près d'un jeune sur deux se sent frustré et aimerait pouvoir utiliser davantage son téléphone. Cela tend à montrer que les limites fixées par les parents ont tendance à s'accentuer au fil des années. Les préventions édictées par les différents organismes se préoccupant de la santé mentale des enfants semblent ainsi avoir porté leurs fruits. La prise de conscience du phénomène de cyberharcèlement peut également être l'un des facteurs de cette tendance.
La saturation publicitaire sur les réseaux sociaux : un ras-le-bol général des enfants ? Selon l'agence, 54% d'entre eux trouvent qu'il y a trop de publicité sur leurs plateformes sociales. C'est 20 points de plus par rapport à 2020. L'aspect parasitaire que revêt la publicité peut caractériser une autre raison du désamour progressif entre enfants et réseaux. Cette hypothèse doit toutefois être nuancée car, comme évoqué précédemment, les jeunes passent encore en moyenne 1h49 sur leur téléphone chaque jour.
Depuis le 7 juillet 2023, une majorité numérique à 15 ans pour créer - de manière autonome - un compte sur les réseaux sociaux a été inscrite dans la loi. Un délai minimum d'un an étant fixé pour l'entrée en application de ce dispositif législatif, les plateformes devront mettre en place une solution technique leur permettant de valider l'inscription d'un enfant de moins de 15 ans uniquement si l'un des deux parents donne son accord. " En cas de non-respect de cette obligation, le réseau social pourra se voir infliger une amende pouvant aller jusqu'à 1% de son chiffre d'affaires mondial ", précise le site Vie-publique. Malgré tout, une enquête de la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) menée en 2021 montre que la première inscription sur un réseau social interviendrait en moyenne vers l'âge de 8 ans et demi. Ce dispositif permettra-t-il au gouvernement (et aux parents...) de séparer encore davantage les enfants de leur téléphone ? Probablement !
Les parents : d'autres grands consommateurs de réseaux sociaux ?
Autre phénomène amusant mis en exergue par l'étude : les enfants sont nombreux à critiquer... leurs propres géniteurs vis-à-vis de leurs habitudes avec les téléphones ! Ils sont 21 % à prétendre que ces derniers passent trop de temps sur leur appareil. L'illustration parfaite du fameux adage " faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais "...
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