Noel Le Graet, patron du football français touché par un scandale, démissionne
Le président de la Fédération française de football, Noël Le Graet, a démissionné mardi à la suite d'accusations de harcèlement sexuel et moral, mettant fin à plus d'une décennie à la tête de l'équipe.
Le temps de l'homme de 81 ans à la barre avait coïncidé avec le renouveau de l'équipe nationale masculine de France en tant que force, avec sa victoire à la Coupe du monde 2018 suivie d'une course à la finale de l'année dernière au Qatar, qu'ils ont perdue aux tirs au but contre Argentine.
Mais la démission de Le Graet intervient 13 jours après la publication d'un rapport accablant sur les pratiques de gestion à la FFF basée à Paris qui avait été commandé par le ministère français des sports.
"Compte tenu de son comportement envers les femmes, de ses propos publics et des défaillances de gouvernance de la FFF, M. Le Graet n'a plus la légitimité nécessaire pour diriger et représenter le football français", indique le rapport.
Le Graët avait déjà accepté en janvier de démissionner dans l'attente du résultat de l'audit, qui concluait qu'il ne devait pas reprendre le rôle car ses "excès de comportement sont incompatibles avec l'exercice de ses fonctions".
Il a été révélé le mois dernier que Le Graet, dont le mandat devait durer jusqu'en 2024, faisait l'objet d'une enquête pour harcèlement sexuel et psychologique suite aux allégations d'une agente de football, Sonia Souid.
Il était déjà sous pression après avoir fait des remarques dédaigneuses dans une interview à la radio début janvier sur l'intérêt potentiel de la légende française Zinedine Zidane pour entraîner l'équipe nationale.
C'était après que l'entraîneur de longue date Didier Deschamps eut prolongé son contrat jusqu'en 2026.
Le Graet a annoncé mardi son départ lors d'une réunion du comité exécutif de la fédération, les membres du comité ayant déclaré à l'AFP que Philippe Diallo resterait dans le rôle de président par intérim.
Diallo, vice-président de la fédération qui avait initialement remplacé Le Graet lors de son départ en janvier, devrait rester aux commandes au moins jusqu'à ce qu'un successeur permanent soit élu en juin.
Le Graet, ancien maire socialiste de la petite ville bretonne de Guingamp, a supervisé la montée en puissance de l'équipe de football locale qui est devenue une force de premier plan pendant son mandat de président du club.
Il est ensuite devenu président de la FFF en 2011, à une époque où le jeu français était sous le choc après la sortie catastrophique de l'équipe nationale lors de la Coupe du monde 2010, lorsque les joueurs se sont mis en grève.
Le Graet a supervisé la nomination de Deschamps comme entraîneur en 2012, et la France a atteint la finale de l'Euro 2016 en tant qu'hôte avant leurs apparitions consécutives en finale de la Coupe du monde.
Il a également supervisé l'organisation réussie par la France de la Coupe du monde féminine 2019.
"C'est un grand dirigeant. Cette fédération est l'une des fédérations les mieux gérées", a insisté mardi le vétéran président lyonnais Jean-Michel Aulas, membre influent du comité exécutif de la FFF.
Cependant, le départ de Le Graet intervient également au milieu d'une crise qui s'aggrave au sein de l'équipe de France féminine.
Plusieurs joueuses vedettes, dirigées par la capitaine Wendie Renard, ont annoncé la semaine dernière qu'elles ne joueraient plus pour la France dans le cadre de la configuration actuelle, à seulement cinq mois de la Coupe du monde féminine en Australie et en Nouvelle-Zélande.
Cela a placé l'avenir de l'entraîneur Corinne Diacre, qui avait le soutien de Le Graet, dans de sérieux doutes.
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