Macron évite les foules lors de son dernier voyage provincial
Le président Emmanuel Macron a évité mardi un contact étroit avec le public alors qu'il effectuait une nouvelle incursion dans la France provinciale à la suite de sa signature d'une réforme des retraites extrêmement impopulaire.
La visite de Macron dans l'est de la France mercredi dernier a été marquée par des face-à-face acrimonieux entre le chef de l'Etat et certains habitants mécontents du relèvement de l'âge de la retraite à 64 ans contre 62 ans et de son style de gouvernance.
Un peu plus d'un an après qu'il a remporté son deuxième mandat, son voyage dans la région de la Loire, dans le centre de la France, n'a pas connu de promenade semblable pour rencontrer les habitants de la région, a déclaré un correspondant de l'AFP.
Des centaines de personnes avaient trouvé des casseroles qui claquaient – un symbole traditionnel de la protestation politique en France – mais Macron a plutôt été emmené au centre de santé de la ville de Vendôme qu'il visitait.
"C'est pour réveiller notre président, pour qu'il arrête de se moquer de nous", a déclaré Bruno Vivien, un retraité de la métallurgie qui a fait entendre sa protestation au clairon.
Ils ont fait connaître leur mécontentement en tapant des pots et en huant à distance audible le président, qui à la fin de sa visite a été rapatrié à Paris en hélicoptère.
L'autorité locale avait interdit toute manifestation autour de la zone où Macron se rendait, mais un tribunal de la ville voisine d'Orléans a annulé cette décision après des plaintes de groupes de défense des droits.
Avec sa popularité en chute libre après la signature de la réforme des retraites, Macron s'est fixé un objectif de 100 jours pour relancer son deuxième mandat, la Première ministre Elisabeth Borne devant annoncer des plans mercredi.
"Il faut regarder le coeur du sujet et la vie de nos compatriotes et non les parures", a déclaré Macron, qui durant le déplacement n'a fait aucune annonce majeure sur le secteur de la santé.
Les tensions se font sentir dans tout le gouvernement Macron, la visite du ministre de l'Éducation Pap Ndiaye à Lyon lundi étant interrompue lorsque des manifestants ont pris d'assaut un institut qu'il devait visiter.
Le ministre a ensuite dénoncé avec colère des publications sur Twitter donnant l'heure de son train de retour à Paris et incitant les gens à se rassembler à la gare.
"Une photo de la cible, l'heure d'un rendez-vous dans une gare : c'est une incitation à la violence", a-t-il écrit sur Twitter.
La présence de centaines de manifestants à la gare de Lyon à Paris a retardé le débarquement de Ndiaye de son train TGV et a dû être escorté par une porte latérale.
Pendant ce temps, après que des manifestants ont été filmés en train de brûler une effigie de Macron dans la ville de Grenoble, dans le sud-est du pays, les procureurs ont déclaré avoir ouvert une enquête pour outrage à personne dépositaire de l'autorité publique.
Macron, 45 ans, a admis au cours du week-end qu'il n'avait peut-être pas été suffisamment présent physiquement dans la campagne pour faire adopter la réforme des retraites, qui n'a été adoptée par le parlement qu'après que le gouvernement a utilisé un mécanisme pour contourner un vote des députés.
"Peut-être que l'erreur n'était pas d'être suffisamment présente", a-t-il déclaré au journal Le Parisien.
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