L'UE ouvre des enquêtes pour désinformation sur Meta et TikTok
L'UE a annoncé jeudi des enquêtes sur les propriétaires de Facebook Meta et TikTok, pour obtenir plus de détails sur les mesures qu'ils ont prises pour arrêter la propagation de " contenus illégaux et de désinformation " après l'attaque du Hamas contre Israël.
La Commission européenne a déclaré avoir envoyé des demandes formelles d'informations respectivement à Meta et TikTok dans le cadre de ce qui constitue une première procédure lancée dans le cadre de la nouvelle loi européenne sur le contenu numérique.
L'UE a lancé la semaine dernière une enquête similaire sur la plateforme de médias sociaux X du magnat milliardaire Elon Musk, anciennement Twitter.
La commission a déclaré que la demande adressée à Meta concernait "la diffusion et l'amplification de contenus illégaux et de désinformation" autour du conflit Hamas-Israël.
Dans un communiqué distinct, il a déclaré vouloir en savoir plus sur les efforts de TikTok contre " la diffusion de contenus terroristes et violents et les discours de haine ".
La branche exécutive de l'UE a ajouté qu'elle souhaitait obtenir davantage d'informations de la part de Meta sur ses "mesures d'atténuation visant à protéger l'intégrité des élections".
Meta et TikTok ont jusqu'au 25 octobre pour répondre, avec un délai fixé au 8 novembre pour les aspects moins urgents de la demande d'informations.
La commission a déclaré avoir également demandé plus de détails sur la manière dont TikTok se conformait aux règles relatives à la protection des mineurs en ligne.
L'Union européenne a construit un arsenal puissant pour défier le pouvoir des grandes technologies avec sa loi historique sur les services numériques (DSA) et une loi sœur, la loi sur les marchés numériques, qui frappe les géants de l'Internet avec de nouvelles restrictions strictes sur la façon dont ils font des affaires.
La lutte de l'UE contre la désinformation s'est intensifiée depuis l'invasion de l'Ukraine par Moscou l'année dernière et les tentatives russes d'influencer l'opinion publique européenne.
La question est devenue encore plus urgente après l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre et ses conséquences qui ont déclenché une vague d'images violentes qui ont inondé les plateformes.
Le DSA est entré en vigueur en août pour les " très grandes " plateformes, dont Meta et TikTok, qui comptent plus de 45 millions d'utilisateurs européens mensuels.
La DSA interdit les contenus illégaux en ligne sous peine d'amendes pouvant atteindre 6 % du chiffre d'affaires mondial d'une entreprise.
Le plus haut responsable technologique de l'UE, Thierry Breton, a envoyé des lettres d'avertissement aux PDG du secteur technologique, notamment Mark Zuckerberg de Meta, Shou Zi Chew de TikTok et Sundar Pichai du propriétaire de YouTube Alphabet.
Breton, commissaire européen au marché intérieur, a demandé aux dirigeants de sévir contre les contenus illégaux suite à l'attaque du Hamas.
Meta a déclaré la semaine dernière qu'elle consacrait des ressources spéciales à la répression des contenus illégaux et problématiques liés au conflit Hamas-Israël.
Mercredi, Breton a exprimé ses craintes quant à l'impact de la désinformation sur l'UE.
"La diffusion généralisée de contenus illégaux et de désinformation (...) comporte un risque évident de stigmatisation de certaines communautés, de déstabilisation de nos structures démocratiques, sans parler de l'exposition de nos enfants à des contenus violents", a-t-il déclaré.
Les enquêteurs de l'AFP ont découvert plusieurs publications sur Facebook, TikTok et X faisant la promotion d'un faux document de la Maison Blanche prétendant allouer 8 milliards de dollars d'assistance militaire à Israël.
Et plusieurs plateformes ont vu des utilisateurs faire passer du matériel provenant d'autres conflits, ou même de jeux vidéo, pour des images d'Israël ou de Gaza.
Depuis l'action plus sévère de l'UE contre les géants du numérique, certaines entreprises, dont Meta, étudient la possibilité de proposer une version payante de leurs services dans l'Union européenne.
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