Les procureurs français déposent une enquête sur les "agressions sexuelles" sur Cardinal
Les procureurs français ont déclaré samedi qu'ils avaient clos une enquête ouverte sur un cardinal qui a reconnu avoir agressé sexuellement une jeune fille de 13 ans en raison de l'expiration du délai de prescription, suscitant la colère des militants.
L'enquête a été lancée en novembre dernier après une déclaration de Jean-Pierre Ricard, un évêque à la retraite nommé cardinal par le pape Benoît XVI en 2006.
Mais le procureur de Marseille, Dominique Laurens, a déclaré à l'AFP: "Le dossier a été classé en raison de la prescription."
Les infractions sexuelles les plus graves en France, comme le viol, ont généralement un délai de prescription de 30 ans.
Ricard, aujourd'hui âgé de 78 ans, a déclaré l'année dernière dans une lettre à la hiérarchie ecclésiastique qu'il s'était "comporté de manière répréhensible" envers une jeune fille il y a 35 ans.
Placé en garde à vue le 2 février, il a déclaré aux enquêteurs avoir "embrassé" la jeune fille, qui, selon lui, avait environ 13 ans. Il l'avait également embrassée et "l'avait caressée par-dessus ses vêtements", mais "il n'y avait pas eu de rapport sexuel", a-t-il ajouté.
La victime a déclaré aux enquêteurs que les agressions s'étaient déroulées sur une période de trois ans.
Les aveux de Ricard sont intervenus après qu'un rapport dévastateur de 2021 en France estimait que le clergé catholique avait abusé de 216 000 enfants depuis 1950.
Be Brave, qui milite pour mettre fin aux violences sexuelles contre les enfants, a dénoncé la décision de la justice française comme une " mascarade " et une " parodie " de justice.
"Rien n'a changé" depuis la publication du rapport français sur les abus sexuels par le clergé, a déclaré le groupe dans un communiqué, appelant à de vastes enquêtes judiciaires et parlementaires sur les activités criminelles pédophiles.
Ils ont également appelé à la fin du délai de prescription pour ce type de crime.
Le sénateur Xavier Iacovelli, dont le groupe parlementaire fait partie de la majorité présidentielle, a écrit sur Twitter qu'il n'était "plus concevable d'avoir ce délai de prescription qui empêche le jugement des prédateurs sexuels".
La Conférence épiscopale de France a déclaré à l'AFP que ses pensées allaient vers la victime à cause de tout ce qui avait été évoqué à nouveau pour elle avec l'enquête.
Le Vatican a annoncé sa propre enquête préliminaire sur Ricard en novembre dernier et celle-ci est toujours en cours.
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