Pouvoir d'achat et environnement : Deux enjeux très contemporains
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Pour mesurer l'évolution des préoccupations environnementales des Français, leurs connaissances et actions en matière d'empreinte carbone, les groupes EBRA et Suez ont mis en place, depuis 2021, le baromètre "Les Français et leur empreinte carbone" avec l'institut de sondage Odoxa.

Selon la dernière édition de ce dernier, publiée le 18 octobre 2023, l'implication des Français pour limiter leur impact sur l'environnement a connu une progression significative, notamment depuis le contexte inflationniste : En un an, 84 % d'entre eux ont réduit leur consommation d'énergie et 66 % (5 points de plus par rapport à l'année dernière) estiment faire tout ce qu'ils peuvent au quotidien pour réduire leur empreinte carbone.

Les actions des Français visant à réduire leur impact environnemental
Odoxa

De même, plus de la moitié des Français ont renoncé à chauffer correctement leur logement (62%) et réduit leur consommation d'eau chaude (60%). Parallèlement, de nouvelles habitudes émergentes se sont renforcées ces dernières années comme réparer plutôt que remplacer (57%, contre 53 % en 2022) et acheter ou vendre ses vêtements d'occasion (53 %, contre 43 % en 2022).

Des Français plus soucieux de leur porte-monnaie que de la planète

Les revendications environnementales représentent-elles les seuls facteurs de cette évolution des comportements dans l'Hexagone ? Pas vraiment, à en croire l'analyse d'Erwan Lestrohan, directeur conseil d'Odoxa : "Il est frappant d'observer combien la crise énergétique et inflationniste a hâté l'adoption de bonnes pratiques écologiques sur une période courte. La hausse des coûts de l'énergie a contraint les Français à revoir leurs habitudes (baisse du chauffage, de la consommation d'électricité, écogestes...)", affirme-t-il dans un communiqué.

En effet, selon le baromètre, la part de Français souhaitant qu'en période de crise les dirigeants politiques fassent primer l'économie et l'emploi sur l'environnement a gagné 7 points par rapport à l'année dernière, atteignant désormais 43 %. À l'inverse, seulement 53 % de la population française estiment désormais qu'il est essentiel de maintenir les politiques de préservation de l'environnement en tant que priorité pendant une crise. En 2022, ce chiffre avoisinait plutôt les 60 %...

Environnement ou pouvoir d'achat en période de crise ?
Environnement ou pouvoir d'achat en période de crise ? Odoxa

L'étude montre également que le nombre de Français estimant que limiter leur empreinte carbone est compliqué (64 %) ou coûteux (68 %) reste particulièrement élevé.

Des changements comportementaux pérennes

Toutefois, un autre enseignement révélé par Odoxa dans son baromètre est davantage encourageant : "La grande majorité de ceux qui ont mis en place des changements ont décidé de les adopter définitivement, transformant des contraintes temporaires face à la crise en règles de vie vertueuses pour l'environnement", expose Erwan Lestrohan. Ainsi, 61% des personnes interrogées affirment avoir décidé d'adopter, de façon définitive, les changements qu'elles ont mis en place ces 12 derniers mois. De plus, l'étude montre que seulement 13 % des Français n'ont pas modifié leurs comportements pour devenir plus responsables.

Autre aspect positif : Adopter un mode de vie visant à réduire son impact environnemental est aujourd'hui davantage perçu de manière positive, reflétant un changement d'opinion sur un sujet qui était perçu comme particulièrement contraignant il y a encore quelques années. Pour 63 % des Français, cela ne représente pas une perte de liberté, mais est considéré comme essentiel et urgent (80 %), en plus d'être bénéfique pour la santé (85 %).