Les anciens ministres d'Emmanuel Macron tentés par l'aventure du business avec... plus ou moins de succès !
Marlène Schiappa, Cédric O, Mounir Mahjoubi, Jean-Baptiste Djebbari, Sibeth Ndiaye... De nombreux compagnons de route du président de la République Emmanuel Macron se sont reconvertis dans la sphère privée après leur départ du gouvernement. Si certains sont parvenus à s'émanciper dans leur nouvelle vie, d'autres peinent à trouver leur place.
Très récemment, l'ancien secrétaire d'État chargé du Numérique Mounir Mahjoubi a annoncé sur son compte LinkedIn la fin du "voyage d'Eversy". La startup lancée en mars dernier avec deux associés - Ariane Vandenesch et Thomas Papadopoulos - était une plateforme de seconde main. Vélos, scooters, objets de décoration... La gamme de produits d'occasion proposée par Eversy était disparate. L'entreprise avait également été fondée pour représenter "une véritable alternative française à Airbnb et aux autres marketplaces US avec la volonté d'apporter plus de transparence sur les prix". Les frais de commission pour les réservations de vacances sur Eversy s'élevaient seulement à 7,2 % contre 21,4 % pour Airbnb.
Mais cette initiative qui se voulait favorable à la planète et au portefeuille des Français n'a pas convaincu le public hexagonal : "Aujourd'hui, avec Thomas et Ariane, nous tournons une page importante en mettant fin à l'activité d'Eversy. Le voyage d'Eversy a été riche en apprentissages et découvertes, même si nous n'avons pas rencontré le public espéré", écrit l'ancien membre de l'exécutif sur le réseau social.
Mais Mounir Mahjoubi ne compte pas s'arrêter là. Dans le même post LinkedIn, l'entrepreneur a indiqué travaillé sur un autre projet, qui se consacrera cette fois à l'intelligence artificielle. "La vie entrepreneuriale n'est pas un long fleuve tranquille, en 20 ans, il s'agit de la 6e entreprise que je crée et je suis à parité entre les succès et les échecs", confie-t-il.
Jean-Baptiste Djebbari remercié de son poste chez Hopium
Comme lui, d'autres anciennes figures de la Macronie ont réalisé de plus ou moins bonnes fortunes une fois le rubicon franchi et le passage de la vie politique à la sphère privée. Un pour qui le revirement de carrière n'a pas été vécu de la meilleure des manières (doux euphémisme...) est Jean-Baptiste Djebbari. En effet, l'ancien ministre des Transports avait, après son éviction du gouvernement en 2022, trouvé refuge dans l'entreprise française Hopium, dont l'ambition est de développer des véhicules premium à hydrogène. À la tête de sa direction, le macroniste y sera resté... moins d'un an !
En difficulté financière, le constructeur automobile a décidé, en mars dernier, "à l'unanimité de coopter Alain Guillou comme administrateur indépendant et de le nommer nouveau président du conseil d'administration d'Hopium en remplacement de Jean-Baptiste Djebbari". Quelques semaines après, l'ex-ministre délégué aux Transports a été nommé directeur associé du groupe Magellim, un fonds d'investissement immobilier. Pour le moment, l'adepte des réseaux sociaux est toujours maintenu à son poste. Pourvu (pour lui) que ça dure !
D'autres, comme Cédric O, ont mieux vécu leur départ de leur ministère. En effet, l'ancien secrétaire d'État au numérique s'est accommodé au monde privé en se consacrant à l'intelligence artificielle. En novembre dernier, le frère de Delphine O a rejoint le conseil de surveillance d'Artefact, une société française spécialisée dans le déploiement de technologies d'IA et de solutions data avancées.
Parallèlement, l'ex-ministre d'Édouard Philippe et de Jean Castex œuvre aussi en tant que lobbyiste pour la startup française Mistral AI, qui a récemment levé 385 millions d'euros pour concurrencer ChatGPT. Et ce, alors que Cédric O est membre du Comité de l'intelligence artificielle générative créé en septembre par la Première ministre Élisabeth Borne. Certains verraient ici un potentiel enjeu de conflit d'intérêts... Passons !
Sibeth Ndiaye, Marlène Schiappa, Florence Parly...
Plusieurs ministres phares du premier mandat d'Emmanuel Macron restent plutôt discrets sur leur nouvelle vie. Par exemple, tandis que l'antenne porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye a trouvé refuge en 2020 chez Adecco, le géant de l'intérim, en tant que secrétaire générale pour la France, Florence Parly - qui a été à la tête de l'armée pendant près de 5 ans - avait fait sa place dans le fonds d'investissement Jolt Capital, dédié à la deeptech. Le 7 décembre dernier, celle-ci a toutefois été nommée au conseil d'administration d'Air France-KLM, comme l'a annoncé l'AFP.
Enfin, alors que Marlène Schiappa est, depuis le 15 novembre dernier, devenue associée du cabinet de conseil en communication Tilder, l'ancien ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation Julien Denormandie a été recruté par la jeune pousse Sweep qui conseille les entreprises pour la réduction de leurs émissions de carbone. Plusieurs illustrations de la "startup nation" que souhaite faire de la France le président de la République. Et qui de mieux que ses anciens ministres pour ouvrir la voie ?
© Copyright 2024 IBTimes FR. All rights reserved.