Le chinois Baidu affirme que ERNIE, son robot IA, rivalise avec le dernier ChatGPT

Le géant chinois de l'Internet Baidu a dévoilé mardi la dernière version de son chatbot IA ERNIE, affirmant qu'il rivalise avec les capacités du dernier ChatGPT d'OpenAI.

Baidu a conduit les entreprises technologiques chinoises à déployer des applications d'intelligence artificielle générative, formées sur de grandes quantités de données et d'interactions avec les utilisateurs pour répondre à des questions, même complexes, dans un langage proche de celui des humains.

Rendu public en août, ERNIE a marqué une étape majeure pour le secteur technologique chinois, qui vise à rivaliser avec Microsoft et le fabricant de ChatGPT, OpenAI, tout en restant soumis à des contrôles gouvernementaux stricts.

Robin Li, fondateur et PDG de Baidu, a déclaré lors d'une présentation que " la compréhension, la création, la logique et la mémoire d'ERNIE... ne sont en aucun cas inférieures à celles de GPT-4 ", faisant référence au dernier modèle d'OpenAI.

L'AFP n'a pas été en mesure de vérifier de manière indépendante cette affirmation.

Robin Li a ensuite soumis ERNIE à une série d'énigmes et lui a demandé d'écrire les grandes lignes d'un roman d'arts martiaux.

Le robot s'est mis au travail, créant progressivement de nouveaux personnages tandis que le public suivait la composition en temps réel sur un écran géant.

La dernière version d'ERNIE est actuellement ouverte à certains développeurs et n'est pas disponible au public.

Les entreprises technologiques chinoises ont intensifié leurs investissements dans la technologie après que le succès de ChatGPT ait déclenché une ruée vers l'or mondiale en matière d'IA.

Cependant, Internet est étroitement contrôlé en Chine et, avant le déploiement de chatbots nationaux tels qu'ERNIE, le gouvernement a publié des lignes directrices sur le développement et l'utilisation de l'IA générative.

Le contenu généré par cette technologie doit " refléter les valeurs socialistes fondamentales et ne doit pas contenir (d'éléments liés à) la subversion du pouvoir de l'État ", selon la réglementation.

Ces contrôles empêchent ERNIE de répondre à toute question sur des sujets considérés comme sensibles par les autorités chinoises, comme les dirigeants du pays ou la répression des manifestations en faveur de la démocratie en 1989.

Interrogé par l'AFP en août, ERNIE demandait de "changer de sujet" lorsqu'il était interrogé sur Tiananmen et Taiwan, l'île autonome que la Chine considère comme son territoire.