La taxe sur les émissions d'expédition est toujours bloquée au port
Les efforts de la France pour parvenir à un consensus sur une taxe carbone mondiale sur l'industrie du transport maritime n'ont pas abouti à des résultats significatifs lors d'un sommet à Paris vendredi.
Le président français Emmanuel Macron a mis le point à l'ordre du jour du sommet de deux jours pour un nouveau pacte de financement mondial qui a réuni une quarantaine de chefs d'État et de gouvernement.
L'industrie du transport maritime transporte environ 90 % des marchandises échangées dans le monde et représente environ 3 % des émissions mondiales de carbone.
Les Îles Marshall et les Îles Salomon ont fait pression pour une taxe sur les émissions de 100 dollars par tonne, ce qui rapporterait environ 60 à 80 milliards de dollars (55 à 73 milliards d'euros) de recettes fiscales par an, selon la Banque mondiale.
Lors d'une conférence de presse de clôture, Macron a déclaré que le soutien de la Chine, des États-Unis et d'autres pays européens était encore nécessaire pour concrétiser l'idée.
"Nous sommes favorables à la taxation du transport maritime, c'est un secteur qui n'est pas taxé", a-t-il déclaré aux journalistes. "Pour que ça marche, il faut un groupe de pays qui nous suivent.
"Si la Chine, les États-Unis et d'autres pays européens clés qui hébergent de grandes entreprises, s'ils ne suivent pas, cela n'aura aucun effet."
Il a cité la décision de la France de mettre en place des "taxes vertes" sur les billets d'avion et certaines transactions financières dans le passé, affirmant que d'autres pays n'avaient pas emboîté le pas, désavantageant le pays.
"Nous ne pouvons pas continuer à nous faire du mal par nous-mêmes", a-t-il déclaré.
La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, a déclaré lors de la même conférence de presse que "c'est quelque chose que les États-Unis vont examiner".
"Nous sommes très concentrés sur la nécessité de mobiliser des ressources supplémentaires substantielles pour faire face au changement climatique, à la réduction de la pauvreté et à d'autres défis mondiaux", a-t-elle ajouté.
Un responsable du Trésor avait précédemment décrit la proposition comme "à ses tout débuts".
L'Organisation maritime internationale (OMI), une agence des Nations Unies, doit organiser un sommet dans deux semaines où la taxe sur le carbone devrait être discutée.
Le chancelier allemand Olaf Scholz n'a également apporté qu'un soutien tiède à l'idée, qui a été poussée par deux nations du Pacifique, les Îles Marshall et les Îles Salomon, au cours de la dernière décennie.
"C'est une proposition intéressante mais nous devons y travailler davantage", a-t-il déclaré aux journalistes. "Certains pays sont inquiets parce qu'ils ne peuvent être atteints que par bateau."
Même si une taxe d'expédition est approuvée, il reste des désaccords sur la façon dont l'argent collecté serait dépensé.
L'industrie aimerait qu'elle soit réinvestie dans la technologie pour réduire les émissions du transport maritime, tandis que les partisans originaux de l'idée veulent que les fonds soient utilisés pour financer les efforts d'adaptation au changement climatique dans les pays pauvres.
Au total, 18 pays sont actuellement favorables à l'idée, selon une source diplomatique française.
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