La police française lance des gaz lacrymogènes à la réunion des géants du pétrole
La police a tiré des gaz lacrymogènes pour disperser des manifestants pour le climat qui tentaient de bloquer une assemblée générale annuelle du géant pétrolier français TotalEnergies à Paris vendredi.
La manifestation couronne une série de réunions d'actionnaires tumultueuses dans de grandes entreprises européennes alors que les militants intensifient la pression sur les entreprises pour qu'elles réduisent leur empreinte carbone.
A l'aube dans la capitale française, des dizaines de manifestants ont tenté de pénétrer dans une partie de la rue bloquée par des camions de police pour sécuriser la salle de concert où TotalEnergies devait tenir son meeting.
Une dizaine de manifestants ont réussi à s'asseoir par terre devant la salle Pleyel et ont été aspergés de gaz lacrymogène après avoir ignoré trois avertissements lancés par des agents utilisant des mégaphones.
Certains actionnaires ont commencé à entrer dans la salle alors que la société française insistait pour que la réunion ait lieu tout en interdisant aux participants et aux journalistes d'utiliser leur smartphone à l'intérieur.
Les manifestants ont scandé "tout ce que nous voulons, c'est renverser Total" et - en référence à la hausse des températures mondiales - ont hurlé "un, deux et trois degrés, nous devons remercier Total".
Certains ont versé un liquide noir sur leur tête.
"Nous ne les laisserons pas partir", a déclaré Marie Cohuet, porte-parole des militants pour le climat Alternatiba.
TotalEnergies "incarne le pire de ce qui se fait en termes d'exploitation des hommes et de la planète", a déclaré Cohuet.
L'entreprise voulait éviter le chaos de l'année dernière lorsque des militants ont empêché certains actionnaires d'assister à l'assemblée annuelle.
Les militants pour le climat s'impatientent de plus en plus avec les majors pétrolières et les autres entreprises quant à leur impact sur la planète.
Les majors de l'énergie ont enregistré des bénéfices records l'année dernière, la guerre de la Russie en Ukraine ayant fait grimper les prix du pétrole et du gaz.
Lors de l'assemblée générale annuelle des actionnaires du groupe britannique Shell mardi, des militants ont crié "Allez au diable Shell !"
BP a reçu un traitement similaire, tout comme le géant bancaire Barclays, accusé de financer l'extraction du pétrole.
TotalEnergies prévoit d'allouer un tiers de ses investissements aux sources d'énergie bas carbone et d'atteindre 100 gigawatts de capacité d'électricité renouvelable d'ici 2030.
Mais la ministre française de la transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, a exhorté l'entreprise à accélérer les choses vendredi.
"Total investit dans les énergies renouvelables, mais l'enjeu est d'aller plus vite, plus fort et surtout plus vite", a-t-elle déclaré à la radio FranceInfo.
Le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanne, a rejeté les critiques contre son groupe dans une interview au journal La Croix mercredi, affirmant que la société devait répondre à la demande croissante des pays en développement.
"Non, TotalEnergies ne peut pas faire baisser la demande de pétrole à elle seule", a-t-il déclaré.
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