Le sentiment anti-français grandit au Sahel – tout comme l’activité russe, souvent via Wagner
Le sentiment anti-français grandit au Sahel – tout comme l’activité russe, souvent via Wagner AFP

Après le Mali, le Burkina Faso et la Centrafrique, la France est contrainte de retirer ses troupes d'une énième ancienne colonie africaine qui s'est tournée vers la Russie après s'être aigrie contre Paris : le Niger.

Face à un sentiment anti-français croissant depuis la prise de pouvoir militaire au Niger en juillet, le président français Emmanuel Macron a annoncé son intention de rapatrier 1 500 soldats antiterroristes, ainsi que l'ambassadeur de France à Niamey.

Ce retrait sera le quatrième en moins de deux ans de la part des Français, qui disposent encore de bases dans une poignée de pays africains.

Voici un bref résumé des trois autres itinéraires :

Près d'une décennie après que les troupes françaises ont été saluées comme libérateurs dans le nord du Mali pour avoir aidé les forces gouvernementales à chasser les djihadistes affiliés à al-Qaïda, la France s'est retirée du Mali en 2022 après une amère dispute avec les dirigeants militaires du pays.

Les relations se sont détériorées à la suite des coups d'État consécutifs de 2020 et 2021 et de l'hostilité croissante envers la France de la part de l'opinion publique malienne, qui accusait l'opération antiterroriste régionale de la France de ne pas avoir réussi à empêcher les jihadistes de pénétrer dans le centre du pays.

Les dirigeants de la junte de Bamako ont plutôt conclu un partenariat avec le groupe de mercenaires Wagner, lié à Moscou, et le Mali est devenu l'un des rares défenseurs de la Russie sur la scène mondiale après son invasion de l'Ukraine.

Les troupes françaises ont également été déployées ces dernières années en République centrafricaine, contribuant à maintenir la paix après une violente effusion de sang intercommunautaire en 2013.

Mais là aussi, les troupes françaises ont été contraintes de partir après que le président a appelé Wagner pour réprimer une rébellion et la France a été victime d'une campagne de désinformation prétendument fomentée par Moscou.

Les dernières troupes de l'opération Sangaris française sont parties en décembre 2022.

En janvier 2023, la junte arrivée au pouvoir lors d'un coup d'État au Burkina Faso en septembre 2022 – le deuxième coup d'État en neuf mois – a donné un mois aux 400 forces spéciales françaises stationnées là-bas pour quitter le pays.

Comme au Mali et en République centrafricaine, le petit contingent français, impuissant à arrêter une insurrection djihadiste dévastatrice, était devenu de plus en plus impopulaire auprès de l'opinion publique.

Le Burkina a depuis tenu des pourparlers avec la Russie sur le développement de la coopération militaire.