La France accuse un artiste de graffiti MeToo sur une peinture notoire
Les autorités françaises ont inculpé l'artiste de performance franco-luxembourgeoise Deborah de Robertis pour avoir apposé les mots "MeToo" sur cinq œuvres d'art, dont une célèbre peinture du XIXe siècle représentant la vulve d'une femme, a annoncé lundi un procureur.
Début mai, De Robertis avait affirmé être à l'origine d'une opération visant "L'Origine du monde" de l'artiste français Gustave Courbet, considéré comme le tableau le plus explicite de l'art occidental du XIXe siècle.
Habituellement conservé au musée d'Orsay à Paris, il était présenté en prêt lors d'une exposition au Centre Pompidou à Metz, dans l'est de la Moselle.
Elle a été inculpée le 29 mai pour dégradations volontaires de biens culturels, a indiqué à l'AFP le procureur régional Yves Badorc. De Robertis a également été accusé de vol suite à la saisie d'une œuvre de broderie de l'artiste française Annette Messager.
De Robertis avait déclaré à l'époque qu'elle avait organisé l'action, menée par deux autres personnes, dans le cadre d'une performance intitulée : "On ne sépare pas la femme de l'artiste".
Ils ont pulvérisé le slogan MeToo sur les œuvres, utilisant le slogan viral des femmes dénonçant les agressions sexuelles masculines dans le cinéma et d'autres industries culturelles. Le tableau "L'Origine du monde" est conservé derrière une vitre.
Dans une lettre ouverte, de Robertis a dénoncé le comportement de six hommes du monde de l'art, les qualifiant de " prédateurs " et de " censeurs ". De Robertis avait une œuvre exposée dans la même exposition de Metz où est présentée "L'Origine du monde".
Deux femmes soupçonnées d'avoir mené cette action avaient déjà été inculpées le mois dernier.
De Robertis n'est pas en détention mais sous contrôle judiciaire et interdit de comparution dans les expositions ou en Moselle.
Il est également interdit aux trois femmes inculpées de se contacter avant un éventuel procès.
Le journal Le Monde, qui a été le premier à rapporter les accusations portées contre de Robertis, avait publié ce week-end un long article sur l'artiste, affirmant que ses actions avaient "divisé le monde de l'art".
La France, qui abrite certaines des œuvres d'art les plus emblématiques au monde, a connu une vague d'attaques contre des peintures ces derniers mois, même si la plupart ont été revendiquées par des militants écologistes.
La police française a arrêté samedi une militante pour le climat au musée d'Orsay après avoir collé un drap rouge sur l'œuvre impressionniste "Coquelicots" de Claude Monet, puis collé ses mains au mur.
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